« Avec ma minipelle, j'enfonce jusqu'à 1 000 piquets par jour dans mes vignes »
Sébastien Bouteille, vigneron dans le Vaucluse, est équipé de deux minipelles depuis une quinzaine d’années, avec lesquelles il effectue de nombreux travaux. Voici comment il les utilise.
Sébastien Bouteille, vigneron dans le Vaucluse, est équipé de deux minipelles depuis une quinzaine d’années, avec lesquelles il effectue de nombreux travaux. Voici comment il les utilise.
Vigneron en agriculture biologique sur les appellations vacqueyras, côtes-du-rhône et IGP vaucluse, à Sarrians, dans le Vaucluse, Sébastien Bouteille est équipé de deux minipelles Kubota U20 depuis une quinzaine d’années. « Avec l’arrêt des traitements phytosanitaires hivernaux, nous avons vu augmenter la mortalité des pieds de vigne à cause des maladies de bois, se souvient Sébastien Bouteille. Comme beaucoup à l’époque, j’arrachais les ceps morts à la chaîne et j’utilisais la tarière derrière le tracteur pour mettre en place le complant. Mais les résultats n’étaient pas optimaux. Il restait des bouts de racines broyées. »
Face à ce constat, le vigneron achète en 2007 une première minipelle de 2 tonnes neuve (à défaut de trouver une bonne occasion) pour un prix de 35 000 euros. « Avec cette machine, j’enlevais un maximum de racines. Le sol était bien assaini. Et je complantais dans la foulée, en engraissant au pied. Rapidement, j’ai été sollicité par les voisins pour faire le même genre de travail en prestation. » Au bout de deux campagnes, cette prestation occupait Sébastien Bouteille près de six mois de l’année. Ce qui a motivé et rentabilisé l’achat d’une seconde minipelle identique.
Le catalogue des outils à atteler s’est rapidement étoffé
Depuis, le vigneron a réduit le nombre d’heures consacrées à cette prestation. « En voyant l’efficacité, les voisins se sont eux aussi équipés de minipelles pour être autonomes et indépendants », commente-t-il. Toujours présents sur l’exploitation, les deux engins de TP continuent d’être largement sollicités, réalisant 1 000 heures à elles deux chaque année. Sébastien Bouteille a petit à petit étoffé son catalogue d’outils à atteler. Le godet dessoucheur à claire-voie a remplacé le godet à fond plein, dans lequel la terre avait tendance à s’accumuler. « La lame entre les doigts est pratique pour couper les petites racines des pieds voisins, quand on prépare le sol à la complantation », estime le vigneron. Sébastien Bouteille attelle une petite remorque derrière la minipelle, pour y déposer les ceps arrachés lorsque la quantité à éliminer dans le rang est trop importante. Les pieds sont ensuite déposés en bout de rang et brûlés.
Jusqu’à 1 000 piquets plantés par jour avec l’enfonce-pieux
Le vigneron s’est aussi doté d’une complanteuse de la société NR’Inov Concept et d’un godet planteur du même fournisseur, qui permet de travailler de manière plus précise dans les sols avec des gros galets du type Châteauneuf-du-Pape.
Il est également équipé d’un enfonce-pieux vibrant qui lui sert à remplacer les piquets cassés, mais aussi à réaliser des palissages complets. « Une fois la vigne plantée, je commence par mettre les amarres et les piquets de tête, confie-t-il. Puis je fais l’intérieur, en m’aidant d’un gabarit que je place entre deux pieds de vigne, pour bien positionner et enfoncer à la bonne profondeur le piquet. On fait jusqu’à 1 000 piquets dans une journée de 8 heures. »
Déplacées sur un porte-char de 3,5 tonnes de PTAC derrière le fourgon, les minipelles U20 constituent un bon compromis entre puissance et compacité. Leur rayon zéro ne génère pas de porte-à-faux arrière lorsqu’elles pivotent sur leur tourelle. Et leur voie variable permet d’intervenir dans les vignes en gobelets ou de 1,80 m d’interrang. « Avoir ma minipelle me permet d’être autonome et d’effectuer les travaux quand je le veux », apprécie Sébastien Bouteille.
Une tête de broyage pour entretenir les abords des parcelles
Mais les deux engins de terrassement ne lui servent pas uniquement pour la vigne. Le godet large est utilisé pour l’entretien des fossés ou pour refaire les chemins. Pour nettoyer les abords des parcelles, Sébastien Bouteille s’aide d’un godet Fleco afin d’éliminer les broussailles, et a même investi dans une tête de broyage de 60 cm animée hydrauliquement par la minipelle. « Elle vient en complément de l’épareuse montée sur le tracteur et permet d’atteindre les dévers et les angles auxquels je ne peux pas accéder avec le tracteur. » Comme l’animation hydrostatique de l’avancement est prioritaire sur tous les autres besoins hydrauliques, il n’est pas possible d’éparer en avançant, puisque le débit restant en bout de flèche serait trop faible pour entraîner correctement la tête de broyage. « On épare donc la minipelle à l’arrêt, mais on est surpris du débit de chantier que l’on peut atteindre. C’est loin d’être ridicule », considère le vigneron.
Bien utiliser sa machine pour réduire l’entretien
Pour ce qui est de l’entretien de la minipelle, Sébastien Bouteille graisse chaque jour les axes et points de pivot de la machine. La tension des chenilles est vérifiée une fois par semaine. S’ajoutent à cela les entretiens réguliers classiques propres à toute machine dotée d’un moteur thermique (vidange, nettoyage des filtres à air, changement des filtres à huile et carburant).
« J’avais des craintes concernant les chenilles en caoutchouc, avoue le vigneron. Le vendeur de minipelle me parlait d’une fréquence de remplacement toutes les 2 500 heures. Mais comme je ne roule jamais sur le bitume et que j’évite de faire ripper les machines en tournant sur place, le premier jeu de chenilles a été changé au bout de 6 000 heures. »
Pour les bagues des axes du bras, Sébastien Bouteille a attendu les 4 000 heures. Là encore, il ménage sa monture. « Le bras d’une pelle est fait pour pousser ou tirer dans l’axe, explique-t-il. J’évite de déplacer de la terre en pivotant, ce qui génère de l’usure et du jeu à la longue. » Le viticulteur s’est équipé d’un kit permettant de changer lui-même les bagues.