Insolite
Terres agricoles à 2,50 euros du m2 : un GFA veut séduire la Safer dans l'Hérault
Une ferme collaborative : tel est le projet porté par un petit maraîcher près de Montpellier candidat pour reprendre un peu moins de 2 hectares préemptés par la Safer. Pour trouver les 50 000 euros nécessaires, il propose à des particuliers et/ou agriculteurs de créer un GFA.
Une ferme collaborative : tel est le projet porté par un petit maraîcher près de Montpellier candidat pour reprendre un peu moins de 2 hectares préemptés par la Safer. Pour trouver les 50 000 euros nécessaires, il propose à des particuliers et/ou agriculteurs de créer un GFA.
« Acheter une ferme en commun à 2,50 euros le mètre carré,… 25 000 euros/ha ! », s’étonne Rémi Duméry, cultivateur beauceron, sur twitter à la lecture d’un article publié le 8 août par France 3 Occitanie sur un « projet collaboratif » près de Montpellier. Réussir.fr a décidé d’en savoir plus. A l’origine de cet article un post publié le 5 août par le compte Facebook Agriculture SocialClub faisant appel à des « personnes motivées et désireuses de travailler la terre, d’apprendre et de partager leurs connaissances, comme des personnes intéressées à acheter des terres en commun pour développer une ferme agricole ».
Acheter une ferme en commun à 2€50 le mètre carré,.... 25 000€/ha !
— DumDum #NeRienLaisserPasser (@RemDumDum) August 8, 2023
Objectif : lutter contre la spéculation foncière et produire fruits et légumes à petits prix.https://t.co/mwCaTNme05
L’enjeu : reprendre via un groupement foncier agricole un peu moins de deux hectares de plaine « disponibles » à 20 minutes à pied du tram Euromédecine « et en vente à 50 000 euros ».
Un maraîcher à l’origine d’une Amap participative entre le jardin partagé et l’exploitation agricole
Derrière ce projet : un jeune maraîcher au profil atypique qui préfère taire son nom. Originaire de la région parisienne, puis ayant été métayer en Bolivie, alors qu’il suit une formation BPREA à Montpellier, ce jeune homme aux fortes convictions sociales répond en 2018 à l’appel de la commune de Grabels près de Montpellier pour exploiter en maraîchage 5000 m2 de parcelles municipales. Après un problème sur une pompe d’irrigation, il se retrouve sans récolte en 2022 et lance l’association loi 1901 Agriculture SocialClub. Son idée : « proposer une Amap participative à mi-chemin entre le jardin partagé et une exploitation agricole », raconte-t-il. L’association propose de donner des paniers à ceux qui seront venus aider au champ et donne 12% de ses récoltes de légumes d’été (tomates, aubergines, concombres, courgettes, melon…) à des associations caritatives locales. L’initiative reçoit 35 précommandes et permet à l’agriculture de poursuivre l’aventure qui, il le reconnaît ne lui permet pas de se dégager un revenu suffisant aujourd’hui.
Projet de forêt comestible
L’idée du GFA arrive dans un second temps. Inscrit à la Safer, le jeune maraîcher est contacté par cette dernière qui a décidé de préempter une parcelle de 1,8 hectare de plaines d’estive qu’une particulière souhaite céder à un autre particulier. Il tente de relever le défi en proposant cette idée de GFA pour acheter les terres, et investir dans du forage pour l’irrigation et une clôture. A travers un bail il pourrait l’exploiter seul ou avec d’autres agriculteurs.
Son idée : « y développer une forêt comestible avec de l’arboriculture (grenadiers, figuiers, noyers, abricotiers, pêchers, amandiers, pruniers), des plantes grimpantes (vignes, kiwis, euroise), des plantes médicinales (PPAM) au sol, un peu de maraîchage et un peu d’élevage ». De quoi renforcer son revenu sur un mode pluriactif (il a aujourd’hui un statut de cotisant de solidarité à la MSA) et développer le modèle « d’agriculture sociale » que promeut ce proche du Modef.
Il a reçu plusieurs contacts intéressés par la démarche qu’il exposera lors d’une réunion le 27 août avant la commission de la Safer qui doit se prononcer sur son dossier.