Eco-anxiété : les agriculteurs plus touchés que le reste de la population française selon une étude
L’Ademe vient de publier un état des lieux sur l’éco-anxiété en France en 2025. Cette étude révèle que les agriculteurs sont les plus anxieux au sein de la population française.
L’Ademe vient de publier un état des lieux sur l’éco-anxiété en France en 2025. Cette étude révèle que les agriculteurs sont les plus anxieux au sein de la population française.

Ce sont les agriculteurs qui sont le plus éco-anxieux parmi la population française, selon une étude sur l’éco-anxiété en France en 2025 réalisée par l’Observatoire de l’éco-anxiété porté par Econoia, Pierre-Eric Sutter, Sylvie Chamberlin et Léonie Messmer et soutenue par l’Ademe et E5t. Elle porte sur un échantillon de 998 personnes âgées de 18 à 64 ans. L’éco-anxiété est définie par les chercheurs comme une détresse psychologique (mal-être) découlant des inquiétudes face à la crise environnementale.
2,1 millions de Français très fortement éco-anxieux
L’étude révèle que 31,5 millions de Français ne seraient pas du tout éco-anxieux, peu ou très peu. Ensuite, 6,3 millions seraient moyennement éco-anxieux avec de premiers symptômes qu’il convient de ne pas laisser s’aggraver. Enfin, 2,1 millions seraient fortement éco-anxieux et 2,1 millions très fortement éco-anxieux, au point de devoir bénéficier d’un suivi psychologique, avec un risque pour 420 000 d’entre eux de basculer vers une psychopathologie tierce connue (dépression réactionnelle ou trouble anxieux).
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Les agriculteurs deux fois plus éco-anxieux que les retraités
Autre enseignement de l’étude : aucune catégorie sociodémographique n’est épargnée par l’éco-anxiété, mais à des degrés différents. Les retraités sont les moins touchés (8,35 %) et ce sont les agriculteurs les plus éco-anxieux (16,6 %). L’étude explique : « Le score moyen plus élevé d’éco-anxiété chez les agriculteurs s’explique d’une part, par une forte proportion de « fortement éco-anxieux » et « très fortement éco-anxieux » (30 % au total des deux catégories contre 10 % au total de l’échantillon) et d’autre part, par une très faible proportion d’individus « pas du tout » ou « très peu éco-anxieux » (20 % seulement pour 50 % de l’échantillon représentatif) ».
Il est à noter qu’aucun agriculteur n’est « pas du tout éco-anxieux », contre 5,7% pour l’ensemble de l’échantillon. « Il est cependant difficile de tirer des conclusions compte tenu du faible nombre d’agriculteurs dans notre échantillon (10, NDLR) bien qu’il soit proportionnellement représentatif » note l’étude.
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L’intérêt pour l’environnement accroît l’éco-anxiété
L’étude nous apprend par ailleurs que l’éco-anxiété touche plus les femmes que les hommes mais pas seulement les plus jeunes, contrairement à l’idée reçue. Le score moyen d’éco-anxiété est le plus élevé chez les participants ayant deux enfants. Ceux qui n’ont pas d’enfants sont les moins éco-anxieux. Les Bac+3 sont les plus éco-anxieux, les sans diplômes le moins. Habiter en grande agglomération et en région parisienne accroît l’éco-anxiété, de même que l’intérêt pour l’environnement.
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« Transformer l’énergie négative de l’éco-anxiété en énergie positive de résilience tournée vers l’éco-engagement »
L’étude qui recommande de poursuivre les actions en faveur de la transition environnementale et de reconnaître l’éco-anxiété comme un risque pour la santé mentale conclut : « Pour préserver la santé mentale des éco-anxieux, une prise en charge curative et préventive de l’éco-anxiété serait nécessaire aux niveaux individuel, collectif et sociétal, pour dépasser le problème de santé publique et transformer l’énergie négative de l’éco-anxiété en énergie positive de résilience tournée vers l’éco-engagement, au service de la transition environnementale ».
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