Snanc : que retenir de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025-2030 mise en consultation ?
Prévue par la loi Climat et Résilience et annoncée depuis plusieurs années, la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) vient enfin d’être mise en consultation. Que préconise-t-elle ?
Prévue par la loi Climat et Résilience et annoncée depuis plusieurs années, la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) vient enfin d’être mise en consultation. Que préconise-t-elle ?

Snanc : une stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat pour quoi faire ?
Quels sont les objectifs chiffrés de la Snanc d’ici à 2030 ?
Quelles sont les mesures phares de la Snanc 2030 ?
- Communiquer sur une baisse de la consommation de viande
- Imposer la transparence sur les achats alimentaires en GMS et restauration
- Sel, gras, sucre : vers des objectifs réglementaires ?
- Déployer l’affichage environnemental
- Instauration d’une semaine de l’alimentation durable favorable à la santé
Quelles mesures pour une rémunération équitable des producteurs ?
Le 4 avril, le gouvernement a mis en consultation (jusqu’au 4 mai 2025 inclus) sa stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc). Prévue par la loi Climat et Résilience et attendue depuis plusieurs années, cette stratégie a été élaborée par les ministères chargés de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, sur la base des contributions du Conseil national de l’alimentation, du Haut conseil de la santé publique, des agences et organismes d’expertise ainsi que des contributions spontanées de parties prenantes, dont la société civile.
Snanc : une stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat pour quoi faire ?
Les orientations de la Snanc doivent définir la politique du gouvernement « pour une alimentation saine et durable pour tous à l’horizon 2030 » et seront par la suite déclinées de manière opérationnelle par les prochains Programme national nutrition santé (PNNS 5) et Programme national de l’alimentation (PNA 4) sur la période 2025-2030.
La Snanc s’inscrit dans le cadre du volet « alimentation » de la planification écologique.
Quels sont les objectifs chiffrés de la Snanc d’ici à 2030 ?
D’ici à 2030, la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat vise à :
- Réduire de 30% par rapport à 2015, la prévalence de surpoids, dont l’obésité, chez les enfants et les adolescents, et diminuer de 20% la prévalence de surpoids, dont l’obésité, chez les enfants et adolescents issus de familles défavorisées.
- Augmenter la consommation de fruits et légumes frais, de légumineuses et de céréales complètes et limiter la consommation de viandes et de charcuterie, en particulier importées (sans objectifs chiffré détaillés)
- Atteindre 12% de consommation de produits bio en valeur et en moyenne pour l’ensemble de la population sur l’ensemble des circuits de consommation
- Atteindre les objectifs d’Egalim (au moins 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio) en restauration collective publique et privée
- Atteindre au moins 80% du territoire couvert par des PAT labellisés niveau 2
- Tendre vers plus de 30% de fruits et légumes dans l’offre de l’aide alimentaire
- Tendre vers la disparition de l’insécurité alimentaire
- Réduire de 50% le gaspillage alimentaire par rapport à 2015
Quelles sont les mesures phares de la Snanc 2030 ?
Pour atteindre ces objectifs, la Snanc liste 15 actions phares à mettre en œuvre parmi lesquelles cinq méritent une attention particulière.
Communiquer sur une baisse de la consommation de viande
La Snanc prône de « communiquer et sensibiliser sur une alimentation saine et durable ». Rappelant que les produits d’origine animale comptent pour 61% de l’empreinte carbone alimentaire française, la Snanc promeut notamment de limiter la consommation de viande en se basant sur le PNNS qui recommande au maximum 500 g par semaine de viande hors volaille et 150 g par semaine de charcuterie. Le Snanc rappelle que d’après l’étude Inca3, 32% de la population adulte consomme trop de viande hors volaille et 63% trop de charcuterie.
« La modération de la consommation de viande doit aussi permettre un report vers une viande locale et de qualité, par exemple issus d’un élevage pâturant pour la viande bovine », peut-on lire dans la Snanc.
Lire aussi : Deux tiers des Français n’envisagent pas de réduire leur consommation de viande
Imposer la transparence sur les achats alimentaires en GMS et restauration
La stratégie gouvernementale pour l’alimentation préconis d’imposer dès 2025 dans la loi la transparence des pourcentages d’achat de produits « durables et de qualité » tels que définis dans la loi Egalim dans les achats annuels des distributeurs et de la restauration commerciale.
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Sel, gras, sucre : vers des objectifs réglementaires ?
Pour améliorer l’offre alimentaire industrielle, la Snanc évoque la possibilité d’instaurer des « objectifs réglementaires », en cas de non-atteinte d’objectifs de réduction des taux de sel, de sucres, de gras dans l’offre alimentaire. Le gouvernement rappelle qu’il souhaite établir de nouveaux plans de réduction volontaires avec les filières les plus contributrices. Ces plans seront déterminés dans les six prochains mois, sur trois ans, avec des objectifs intermédiaires à deux ans.
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Déployer l’affichage environnemental
Afin d’inciter les consommateurs à privilégier une alimentation saine et durable, le gouvernement prévoit dès 2025 de prendre une mesure réglementaire afin de déployer l’affichage environnemental volontaire encadré pour les produits alimentaires mis sur le marché après une phase concertée de développement.
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Instauration d’une semaine de l’alimentation durable favorable à la santé
La Snanc prône par ailleurs « sous réserve de financement » de mettre en place à l’horizon 2030 chaque année « une semaine de l’alimentation durable favorable à la santé » durant laquelle les cours des élèves seraient centrés autour de l’alimentation durable et de la nutrition. Elle se conclurait par de grandes portes ouvertes à tous les citoyens notamment d’exploitations agricoles et d’industries agroalimentaires.
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Quelles mesures pour une rémunération équitable des producteurs ?
La stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) compte parmi ses objectifs de promouvoir « une rémunération équitable des producteurs » en veillant au partage équitable de la valeur le long de la chaîne alimentaire. Pour ce faire 4 actions sont proposées :
- Communiquer davantage sur les résultats de l’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires
- Objectiver les différences de marges entre produits conventionnels et de signes officiels de qualité ou d’origine
- Promouvoir les labels reconnus de commerce équitable
- Renforcer les contrôles portant sur la véracité des allégations relatives au partage de la valeur figurant sur des produits.