Yxia se projette dans le futur avec son nouveau centre d’insémination artificielle porcin
La coopérative d’insémination artificielle porcine a inauguré fin janvier son nouveau centre d’insémination artificielle à Landivisiau. L’investissement de 4 millions d’euros intégre les plus récentes technologies de production de semence.
La coopérative d’insémination artificielle porcine a inauguré fin janvier son nouveau centre d’insémination artificielle à Landivisiau. L’investissement de 4 millions d’euros intégre les plus récentes technologies de production de semence.
À Landivisiau (Finistère), Yxia a investi 4 millions d’euros dans la construction du nouveau centre d’insémination artificielle en remplacement de deux sites vieillissants situés à Landivisiau et Châteauneuf-du-Faou, un peu plus au sud. Un site stratégique puisqu’il représente près de 30 % de sa production destinée à environ 500 éleveurs. La réflexion autour de ce projet a démarré en 2019 et les travaux ont été engagés en 2021.
Avant d’entrer ses premiers verrats, la coopérative d’insémination artificielle avait organisé une porte ouverte le 25 janvier 2024. Les visiteurs avaient tout le loisir de parcourir les trois bâtiments : le site de production de doses de 3 024 m2 comprenant une verraterie de 282 places ; le laboratoire d’analyses et de conditionnement de la semence (436 m2) et le bâtiment dédié à la logistique (624 m2).
Pour d’évidentes mesures de sécurité sanitaire, l’ensemble de la verraterie (quatre salles qui entourent la salle de monte) est placé en surpression et sous filtration totale avec des filtres de type H9 utilisés dans les hôpitaux. Il bénéficie de tous les aménagements nécessaires en faveur du bien-être animal : logements de 6 m2, fenêtres et plafond blanc pour la lumière, régulation biomimétique, barreaudage pour le comportement, racleur. Il a aussi été pensé pour sécuriser le personnel avec une largeur de couloir de 90 centimètres pour éviter tout retournement intempestif de l’animal, une circulation à 360 ° dans la salle de monte, etc. Enfin, les matériaux ont été choisis pour être facilement désinfectés. En production, le site « effectuera en moyenne quatre à cinq prélèvements par heure », explique Olivier Grillo, responsable du prélèvement de la semence.
Identification individuelle par RFID
Les verrats entrent dans les bâtiments pour sept à neuf semaines de quarantaine, période durant laquelle ils sont domestiqués et débourrés. Avant d’entrer en production, tous les reproducteurs se voient attribuer une boucle d’identification par RFID. Le contrôle sérologique fait office de juge de paix pour délivrer leur autorisation sanitaire d’utilisation. Tout au long de leur carrière dans le centre (entre 9 et 18 mois), les 282 verrats feront l’objet d’une prise de sang, au minimum tous les quinze jours, pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs de la bactérie brucellose ou des virus Aujesky, PPC, DEP et SDRP. « Cette somme de précautions est essentielle pour la protection sanitaire de l’élevage porcin breton. »
Dans la salle de monte placée au centre de la verraterie, les verrats chevaucheront un des six mannequins une fois tous les cinq jours, soit environ 70 prélèvements par mâle et par an. Le volume de la semence éjectée à chaque prélèvement (330 ml en moyenne) est récupéré dans un fourreau plastique, fermé par un cône et marqué du code d’identification du verrat. La poche de prélèvement est acheminée par transfert pneumatique au laboratoire d’analyses situé tout à côté. Les doses produites par le centre mélangent la semence de deux à cinq verrats pour renforcer leur fertilité. Un éjaculat de 330 ml sert à la fabrication de 30 doses environ.
Dans le laboratoire, la température est constante à 17 °C pour assurer leur conservation. Pour garantir un contrôle qualité sur l’ensemble de son processus de fabrication, Yxia multiplie les contrôles, que ce soit avant utilisation, en production ou sur les produits finis. « Au total, nous avons réalisé près de 120 000 contrôles l’année dernière », explique Valentine Marrée du service qualité.
Géolocalisation des véhicules de livraison
Le transport est géré en interne par une flotte de cinq véhicules de Cobitrans, filiale d’Yxia. Les doses sont stockées dans un récipient adapté à température constante de 17 °C et livrées entre 1 et 12 heures après le prélèvement. Un pic important de livraisons a lieu entre le dimanche soir et le lundi matin. L’éleveur peut géolocaliser le véhicule en route vers son élevage. Il reçoit un SMS dès le dépôt des doses dans son élevage.
Romain Brard, directeur général d'Yxia
« 50 à 60 % de parts de marché dans le Finistère »
Yxia détient 40 % des parts du marché en France, 50 % dans le Grand Ouest et entre 50 et 60 % dans le Finistère. Visant la qualité irréprochable de nos produits et de nos services, nous mettons un point d’honneur à toujours progresser, notamment au travers d’un service de recherche et développement structuré. Nous gérons par exemple la récupération des déchets d’insémination usagés. D’ici à deux ans, nous avons en projet le développement d’une blockchain des doses pour que l’éleveur, par souci de transparence totale, ait connaissance de toutes nos opérations de contrôle sur la dose qu’il achète.