Viande bio : les chiffres sur la baisse de consommation
Les abattages d’animaux de boucherie bio baissent en France, entre chute de la consommation et regain d’attractivité de l’élevage conventionnel.
Les abattages d’animaux de boucherie bio baissent en France, entre chute de la consommation et regain d’attractivité de l’élevage conventionnel.
La viande de boucherie bio est durement touchée par la crise que traverse le secteur. Les abattages d’animaux de boucherie ont baissé de 6 % en 2022 sur un an selon l’observatoire des viandes bio d’Interveb. En 2022, les abattages d'animaux de boucherie bio ont atteint 63 265 tonnes équivalent carcasse (tec).
-21 % de volume en GMS
Moins d’abattage c’est moins de viande proposée aux consommateurs. Pour les circuits de distribution et pour toutes espèces confondues, les volumes globaux sont en baisse de 21 % (charcuterie et salaison compris) selon l’Agence bio. La baisse des volumes de viande et de charcuterie bio est de 21 % en GMS. Elle est plus prononcée en magasins spécialisés, -27 %, et en boucheries artisanales, -29%. À l’inverse, la vente directe se maintient (+1%). La RHD poursuit sa croissance, + 24%.
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Forte baisse en bovins bio allaitants
Les bovins allaitants bio font face à “une concurrence du conventionnel en manque d’offre et une stagnation du cheptel”, constate l’observatoire. Il indique également “qu’une proportion importante des troupeaux de bovins allaitants, en complément des animaux laitiers et mixtes, a alimenté le marché du steak haché et des viandes prêtes à découper”. En rayon libre-service, les ventes de viande de bœuf bio (haché et pièces) ont baissé en volume (-21%) et en valeur (-14%). En GMS, la perte des volumes est évaluée à 20 %. Autre difficulté, la valorisation des pièces dites nobles comme l’entrecôte ou encore le faux-filet, surtout dans les boucheries artisanales. En cause, le déséquilibre crée par la hausse des débouchés en restauration collective qui valorise davantage les avants. Les opérateurs ont dû recourir à des déclassements et du stockage.
La viande ovine entre bio et conventionnel
En ovin, la baisse des abattages est bien inférieure à la baisse de la consommation. C'est la “porosité importante entre le marché bio et conventionnel” qui explique ce repli contenu selon l’observatoire. Les prix payés aux producteurs sont proches pour les deux segments. De nombreuses viandes bio ont été vendues en conventionnel
Stabilité des abattages en porc bio
Il n’y a qu’en porc bio qu’on relève une stabilité des abattages entre 2021 et 2022 et ce malgré une baisse de cheptel de truies en 2021 (-7,1 %). En fait, cette baisse sera plus marquée au second semestre de cette année en raison du décalage avec le cycle de production des porcs charcutiers. “Ces mesures sont mises en place pour gérer le très fort déséquilibre offre/demande observé en 2022 (environ 36 % de la production ne trouve pas preneur)”, indique l’observatoire. Mais pour gérer ce déséquilibre, les porcs bio ont été massivement déclassés et le stock congelé a augmenté, même pour les pièces nobles comme le jambon. “Sur le 27 381 tec de porcs bio abattus, seulement 17 550 tec trouvent preneur sur le marché bio Français", s’alarme l’observatoire.
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