Une restructuration guidée par le gain de temps
Au Gaec Binard à Gaël, en Ille-et-Vilaine, la refonte de la FAF et le nouveau bâtiment post-sevrage et engraissement répondent aux souhaits des associés de créer un outil simple et peu gourmand en temps de travail.
Au Gaec Binard à Gaël, en Ille-et-Vilaine, la refonte de la FAF et le nouveau bâtiment post-sevrage et engraissement répondent aux souhaits des associés de créer un outil simple et peu gourmand en temps de travail.
La porte ouverte, organisée le 18 mai dernier, au Gaec Binard a été l’occasion de découvrir un ensemble de 2 400 places de post-sevrage et de 600 places d’engraissement neuf en remplacement de bâtiments existants, et une fabrique d’aliment à la ferme simplifiée conçue pour fonctionner uniquement avec trois matières premières et des complémentaires. « Nous ne voulions plus de FAF intégrale, qui nécessite beaucoup de temps aussi bien pour les achats de matières premières que pour la fabrication », estime Yoann Binard, l’un des trois associés du Gaec. « Aujourd’hui, le coût d’une formule contenant un complémentaire est identique au même aliment fabriqué avec un CMV et des tourteaux. Un fabricant d’aliments industriel a généralement une meilleure couverture protéique qu’un éleveur. »
La FAF du Gaec Binard a la particularité d’alimenter à la fois une machine à soupe pour l’engraissement, et une mélangeuse semi-verticale permettant la fabrication et la distribution à sec en post-sevrage d’un aliment contenant du maïs humide. Le blé produit sur l’exploitation est stocké dans un silo tour en béton. L’orge est dans une cellule extérieure métallique. Ces deux céréales sont prébroyées au fur et à mesure des besoins. Elles sont stockées dans des silos toiles en attendant d’être utilisées. Le maïs humide est broyé à la récolte et stocké dans des silos couloirs. Il est introduit quotidiennement au godet dans un raidler qui alimente la mélangeuse semi-verticale. « Avec ce matériel, on peut incorporer jusqu’à 50 % de maïs humide dans la ration, un taux largement suffisant pour des formules d’aliment 2e âge et nourrain », soutient Patrick Berthaud, technico-commercial Skiold Acemo. Une soufflerie assure le cheminement de l’aliment fini vers les salles de post-sevrage sans risque de colmatage. La gestion des quantités d’aliments distribués et de leur composition est de type multiphase, à l’échelle du nourrisseur. De petites quantités (ex : aliment premier âge) peuvent être distribuées grâce à la présence d’une petite trémie positionnée sur le châssis peseur de la mélangeuse semi-horizontale. « Avec ce matériel, on a les avantages de la machine à soupe sans sa complexité et son niveau d’entretien », justifie l’éleveur.
L’alimentation des porcs charcutiers se fait classiquement sous forme liquide, avec deux cuves qui servent alternativement pour la fabrication et pour la distribution. Le maïs humide est préparé dans une cuve de présoupe.
Des salles faciles à nettoyer
La simplicité au quotidien se retrouve également dans le choix du type de bâtiment. « Nous avons choisi un bâtiment Isotek de chez I-Tek pour sa rapidité de construction, et le gain de temps de travail qu’il permet. » Yoann Binard met en avant sa facilité de nettoyage, « aussi bien grâce aux matériaux plastiques utilisés pour les cloisons que par sa conception : un plafond plein permis par la ventilation exatop est plus facile à laver qu’un plafond perforé ». La ventilation centralisée a été retenue pour pouvoir installer un laveur d’air. Julien Norée, le directeur d’I-Tek solutions, met aussi en avant l’étanchéité de ce bâtiment, grâce à sa conception. « La charpente porteuse métallique permet de concevoir des salles à l’image d’un caisson, étanche à l’eau et à l’air, ce qui optimise l’efficacité d’une ventilation en surpression. Des tests récents réalisés par un organisme indépendant démontrent qu’un bâtiment Isotek est beaucoup plus étanche qu’un bâtiment en béton. »
Ce bâtiment, qui fera 162 mètres de long quand une seconde tranche de 2 100 places d’engraissement aura été construite, a aussi la particularité d’avoir une toiture avec 25 % de pente, au lieu de 15 % habituellement pour un bâtiment Isotek type, afin d’y poser des panneaux photovoltaïques. Son coût est de 300 euros la place (post-sevrage et engraissements confondus), un montant qui inclut les installations de fabrication d’aliment au prorata du nombre de places.