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Porte ouverte à Tréméven, Finistère
Un bloc naissage qui concilie simplicité et biosécurité

Sébastien Brishoual et ses parents réunis au sein de l’EARL familial ont conçu un bloc naissage de 320 truies avec comme fil conducteur la simplicité et l’optimisation du travail.

Le 8 juin 2016, un incendie détruisait une bonne partie de l’élevage de Sébastien Brishoual et de ses parents Marie-Josée et Francis, associés tous les trois au sein de l’EARL Brishoual. Le 8 novembre dernier, une porte ouverte présentait le nouveau bloc naissage et la fabrique d’aliment rénovée, qui ont été réalisés dans un premier temps alors que la partie engraissement est encore en cours de construction. Dix-huit mois, c’est le temps qu’il a fallu pour que Sébastien Brishoual puisse mener une réflexion indispensable sur l’orientation à prendre suite à ce sinistre. « Nous avons envisagé toutes les solutions pour, au final, choisir la production conventionnelle", explique-t-il. " Elle a encore de l’avenir, car elle permet de produire du porc de qualité et elle évolue pour répondre aux souhaits des consommateurs », souligne l’éleveur, également président de Cochon de Bretagne. « De plus, elle est la plus adaptée à notre structure d’exploitation et à notre savoir-faire. »

Une fois prise la décision de reconstruction, Sébastien Brishoual a défini son cahier des charges avec Stéphane Colin, son technicien bâtiment du groupement Porélia. « La ligne directrice de notre réflexion a été la simplicité », synthétise l’éleveur. « Une notion qui recouvre beaucoup d’aspects : l’ergonomie et l’optimisation du travail, le coût du bâtiment, des équipements fonctionnels, le tout permettant des performances techniques de haut niveau et un coût de production maîtrisé. » Ce bloc naissage a coûté 2 950 euros la place de truie, terrassement et machine à soupe inclus.

Des équipements choisis pour faciliter le lavage

Facilité de lavage et hygiène des locaux ont été deux points importants dans la conception du bâtiment. Dans la salle gestante agencée en cases de 6 truies, toutes les cloisons sont composées de panneaux polypropylène, y compris les bat-flanc de séparation à l’auge. « Une surface plane se lave plus facilement que des tubulaires », fait observer Stéphane Colin. Surface plane également pour le plafond, avec des entrées d’air par des trappes régulées qui envoient l’air horizontalement pour qu’il se réchauffe avant de tomber sur les animaux. Le chauffage des salles gestantes, verraterie et quarantaine se fait par insufflation d’air chaud à partir d’un générateur situé dans le comble. Cet échangeur eau/air diffuse les calories d’une eau chauffée par une pompe à chaleur couplée à un circuit caloporteur situé dans la gaine d’extraction centralisée (procédé Calopor). Il remplace donc les aérothermes positionnés dans les salles, également efficaces mais sensibles à l’accumulation de poussières et difficiles à nettoyer.

Gestion optimisée des flux des personnes et des animaux

L’accès des personnes dans le bloc naissage se fait uniquement par le sas des sanitaires équipé de trois douches. L’ouverture de la porte est commandée par un digicode. À l’entrée, un boîtier regroupe l’ensemble des interrupteurs des lumières de l’élevage. Elles sont programmées pour respecter une durée minimum d’éclairage. Elles peuvent être également commandées à distance via un smartphone, ou bien programmées pour respecter une durée minimum d’éclairage. De ce fait, il n’y a plus aucun interrupteur dans les salles. Une autre entrée donne dans un local où sont regroupées les boîtes de ventilation et la pompe à chaleur. Les techniciens SAV peuvent y accéder sans entrer dans l’élevage, et donc sans avoir à passer par la douche pour gagner du temps.

Les cochettes accèdent à la quarantaine par une porte spécifique. Cette salle est séparée du reste de l’élevage par une porte anti-retour. Sa ventilation est dissociée de la ventilation centralisée du reste du bâtiment. Les coches de réforme et les porcelets sortent du bâtiment par un quai situé à l’extrémité du couloir central, à l’opposé de la quarantaine.

Une alimentation soupe adaptée à tous les volumes

La machine à soupe est composée de deux cuves de 1 200 et 2 500 litres de capacité. Elles sont équipées de brasseur qui peuvent toutes les deux servir soit de cuve distributrice, soit de cuve de reste, en fonction du volume de soupe à préparer. « Pour une conduite en 5 bandes de 57 truies, les quantités de soupe par repas varient de 250 litres en maternité à 1 600 litres en gestante », justifie Rémi Berthevas, technicien Porélia. « L’utilisation d’une cuve adaptée au volume de soupe préparé améliore la précision des quantités distribuées à chaque vanne, au même titre que la tuyauterie de 50 millimètres de diamètre, l’absence de dénivellation sur tout le circuit et l’utilisation d’un variateur de fréquence pour faire fonctionner la pompe. » Par ailleurs, la petite cuve permet aussi de segmenter le programme alimentaire en cinq formules différentes (deux en maternité, deux en gestante et une en verraterie) fabriquées à partir des deux aliments de lactation et de gestation.

Des cases maternité conventionnelles

Pas question d’investir dans des cases maternité liberté. « Il n’existe aucun cahier des charges en cours ou prévu qui l’impose », souligne Sébastien Brishoual. Cependant, pour tenir compte d’une éventuelle évolution des normes et de la prolificité des truies, l’éleveur a investi dans des cases de grande dimension (1,91 x 2,70 m), et a aménagé des couloirs d’un mètre de large à l’avant et à l’arrière des cases. Les caillebotis plastique sont porteurs truies. « Le sol des cases peut être totalement réaménagé pour concevoir des cases liberté plus grandes, sans toucher au châssis porteur », argumente Ludovic Lan, responsable commercial I-Tek. Par ailleurs, l’éleveur a choisi de ne pas investir dans des cases ascenseur. « La génétique que j’utilise (Hypor) n’en a pas besoin, car les truies sont très maternelles », justifie l’éleveur.

Une fabrique d’aliment simplifiée et plus précise

Sébastien Brishoual a profité de l’arrêt momentané de sa production pour rénover sa fabrique d’aliment, avec ici aussi le souci d’optimiser le temps de travail et d’améliorer la précision des fabrications. Pour cela, il a notamment investi dans un tapis à bande peseur de vingt mètres de long qui récupère les matières premières pour les convoyer vers une trémie, dans l’attente d’être broyées et mélangées. « Ce tapis limite les poids de chute entre les cellules et la mélangeuse, qui passent d’une centaine de kilos pour une installation similaire avec des transferts par vis à trois-quatre kilos pour cette fabrique », calcule Alexandre Gicquel, de la société Esvan.

Les fournisseurs :

Esvan Air & Elec électricité, alimentation, ventilation, FAF

Caloporc pompe à chaleur

I-Tek équipements intérieurs

Rose charpente isolation

Celtys élévations

Thébault caillebotis béton

RB Maçonnerie soubassement maçonnerie

SDRM pose des caillebotis et des élévations

Kerivel terrassement

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