Tourteau de colza fermenté, alternative à l’oxyde de zinc en élevage de porcs
Les chercheurs de l’Université de Copenhague et Aarhus University ont démontré qu’un apport de 10 % de tourteau de colza fermenté par des bactéries lactiques dans les aliments du sevrage jusqu’à 85 jours d’âge permet aux porcelets d’obtenir les mêmes performances techniques qu’avec un aliment supplémenté à 2 500 ppm d’oxyde de zinc jusqu’à 49 jours d’âge. Dans un essai réalisé sur près de 300 porcelets, le poids vif en fin de post-sevrage, les consommations moyennes journalières, le GMQ et les indices de consommation ont été similaires sur tout le post-sevrage entre les deux lots. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces bonnes performances. Selon les auteurs, le tourteau de colza fermenté stimule le développement des villosités intestinales, comme l’oxyde de zinc. Il augmente ainsi la capacité d’absorption des nutriments par l’intestin. Le processus de fermentation a pu améliorer la valeur nutritive du tourteau de colza, connu pour être peu digestible pour les porcelets, du fait de sa haute teneur en fibres. Le microbiote du côlon des porcelets nourris avec du tourteau de colza fermenté était riche et diversifié. Une caractéristique semblable à celle des porcelets ayant reçu de l’oxyde de zinc, gage d’une bonne stabilité de la flore intestinale.
Côté biblio
Impact of dietary supplementation of Lactic Acid Bacteria fermented rapeseed with or without macroalgae on performance and health of piglets following omission of medicinal zinc from weaner diets. Satessa G. et al. Animals 2020, 10, 137.
Avis d’expert : Constance Drique, chambre d’agriculture de Bretagne
« De nombreuses zones d’ombre subsistent »
« Les États membres de l’UE vont interdire, au plus tard le 26 juin 2022, l’utilisation thérapeutique de l’oxyde de zinc en élevage. Plusieurs pays, en particulier le Danemark, ont engagé des recherches pour le remplacer. Leurs objectifs étant de trouver des alternatives pour maintenir les performances et la santé intestinale des porcelets, dans un contexte de réduction de l’usage des antibiotiques. Les matières premières fermentées semblent être une piste à explorer. Mais de nombreuses interrogations demeurent. Quels sont les matières premières et processus de fermentation les plus adéquats ? Comment les distribuer ? Quels sont les impacts économiques et environnementaux de ce produit issu de la fermentation, qui nécessite un séchage avant incorporation dans l’aliment ? »