Réduire les gaz à effet de serre en baissant l’indice de consommation des porcs charcutiers
Selon un diagnostic Geep réalisé par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire dans un élevage de 210 truies naisseur-engraisseur, une baisse de 0,31 point de l’indice de consommation en engraissement (de 2,74 à 2,43), conjuguée avec la création d’un nouveau bâtiment, permet d’économiser 0,19 kg d’équivalent CO2 par kilo de poids vif sorti (de 2,12 à 1,93 kg). Soit une baisse d’émissions sur l’ensemble de l’élevage de 166 tonnes de CO2 par an à effectifs constants. La vente de crédits carbone sur la base d’un marché à 30 euros la tonne de CO2 permettrait ainsi de générer une recette de 4 980 euros par an pendant cinq ans. Les niveaux des émissions de gaz à effet de serre (GES) de cet élevage sont largement inférieurs aux références (2,7 kg eq. CO2/kg de poids vif). Ces faibles valeurs s’expliquent notamment par le fait que l’éleveur fabrique l’intégralité de ses aliments avec des céréales produites localement. Les économies se font notamment sur le coût du transport des matières premières et sur la fabrication. La progression des performances techniques depuis l’élaboration de ces références (2009) pourrait également expliquer ces écarts.
Moins d’intrants alimentaires
Grâce au gain d’indice, la part des GES liée aux intrants alimentaires dans les émissions globales diminue (moins de matières premières utilisées pour produire 1 kg de porc). Cependant, ils constituent toujours la source majeure des émissions de carbone. Elles pourraient encore diminuer si l’éleveur faisait appel à du tourteau de soja garanti non issu de la déforestation. Mais son coût serait certainement plus élevé. Le nouveau bâtiment n’a eu quasiment aucun effet sur les émissions liées aux intrants bâtiments (construction). En revanche, la part liée aux consommations d’énergie diminue, grâce à une meilleure isolation et des équipements de ventilation et de chauffage plus économes.
Du méthane issu du stockage du lisier
Les émissions issues du lisier se font essentiellement sous forme de méthane (40 % des émissions totales), un gaz dont l’effet sur le réchauffement climatique est 28 fois plus élevé que le CO2. Les émissions de protoxyde d’azote sont plus faibles (2 % d’émissions totales). Ce gaz est un puissant effet de serre. Son potentiel de réchauffement planétaire est 265 fois supérieur à celui du CO2. Les émissions de ces deux gaz pourraient être réduites en limitant le temps de stockage, en couvrant les fosses ou mieux, en valorisant les effluents dans une méthanisation.