Recruter un salarié en élevage de porc c’est bien, le fidéliser c’est encore mieux !
Lorsqu’on a eu la chance de trouver un candidat compétent pour un poste, il n’est pas question de le perdre ! Pour lui donner envie de rester, l’investissement n’est pas seulement matériel et financier. Du temps et de la considération feront souvent beaucoup plus d’effet.
Lorsqu’on a eu la chance de trouver un candidat compétent pour un poste, il n’est pas question de le perdre ! Pour lui donner envie de rester, l’investissement n’est pas seulement matériel et financier. Du temps et de la considération feront souvent beaucoup plus d’effet.
1-Soigner l’accueil et l’intégration du salarié porcin
Que voit « le nouveau » en arrivant sur l’exploitation ? En premier, les abords. Et ceux-ci sont souvent considérés comme le reflet de l’intérieur de l’exploitation. Ainsi, un salarié explique : « C’est important que les bâtiments soient accueillants, que ce soit propre, qu’il y ait des fleurs, une cour bétonnée. Si on voit que l’extérieur est propre, on va se dire que l’intérieur l’est aussi ».
Consacrer du temps à l’accueil est aussi essentiel. Le premier jour, il est important de montrer à la personne qu’elle est attendue, et de prendre du temps pour lui faire visiter l’élevage, lui expliquer l’organisation du travail.
Un salarié témoigne : « Dans les élevages où j’ai travaillé, j’ai toujours été très bien accueilli. On m’a fait visiter l’élevage, on m’a raconté son histoire, on a pris le temps d’un café, j’ai pu commencer par créer un peu de liens… »
Même si la personne qui intègre l’élevage est expérimentée, il est nécessaire de prévoir un temps d’adaptation, pour que celle-ci mémorise l’organisation des salles, la répartition des tâches, les manières de faire spécifiques à l’élevage… Attention donc à ne pas compter sur une efficacité de 100 % dès le premier jour !
2- Témoigner de la considération pour le salarié
Un vestiaire et des douches chauffés et propres sont nécessaires pour commencer et terminer la journée dans de bonnes conditions, et ne pas ramener l’odeur de l’élevage à la maison. « Ce qui est essentiel, c’est qu’il y ait un vestiaire et une machine à laver pour les vêtements de travail. Une salle de pause, une douche, des choses toutes bêtes, ça permet de se laver et de rentrer propre chez soi. »
L’entretien du matériel est aussi un moyen de montrer à son équipe que l’on se soucie de ses conditions de travail et de son bien-être. Ainsi, le lavage peut être plus ou moins bien vécu : « Parfois ça passe bien, parce que l’éleveur a mis du chauffage dans le mobil-home où l’on fait la pause le midi. Ce sont des petits détails, mais je sais qu’il fait attention. Chez d’autres, […] la roue du chariot n’est pas gonflée, ça ne passe pas entre les portes… La veste est percée sous la manche, donc on est trempée sur le côté. Ça ne donne vraiment pas envie ».
Parfois, lorsqu’on accueille un débutant, on peut lui confier beaucoup de tâches jugées simples, mais peu agréables ou peu valorisantes, comme le raclage des déjections ou le lavage. Partager ces tâches, ou en faire une partie ensemble, peut les rendre plus agréables, et moins donner l’impression au nouveau d’être peu considéré.
3-Gérer les relations humaines
Dans le monde du travail, beaucoup de conflits entre les personnes résultent de différents points de vue sur « la » bonne manière de faire.
Faut-il beaucoup intervenir lors des mises bas ou non ? Faire les soins assis ou debout ? Pour préserver de bonnes relations au sein de l’équipe, il est utile de prévoir des temps d’échange sur les pratiques, par exemple lors des pauses ou de réunions. L’éleveur employeur doit également indiquer ce qu’il attend de son équipe. Souhaite-t-il que tout le monde procède de manière identique ? Que chacun fasse comme il le souhaite, tant que certains objectifs sont atteints ? Cela lui est-il totalement égal ? Cela permettra de désamorcer certains conflits.
4-Reconnaître le travail bien fait
Le proverbe dit « toute peine mérite salaire ». On pourrait ajouter « tout travail bien fait mérite d’être reconnu ». Sinon, le risque est grand de voir des salariés compétents partir pour d’autres élevages. La reconnaissance peut être économique, via la progression du salaire, les primes, un intéressement… Elle passe aussi via des compliments, et par l’évolution des tâches confiées, en matière de difficulté ou d’autonomie accordée.
Repères
Ces éléments sont issus d’une enquête réalisée en 2022 par Philippe Ponet, du cabinet Ethos Expertise, auprès d’éleveurs, de salariés, et d’autres acteurs de la filière porcine bretonne. Ce projet a bénéficié du soutien financier du Fact et du PRDA.
Côté web
Vidéo disponible sur Youtube « Avoir un stagiaire, c’est bien, le garder, c’est mieux », réalisée par des étudiants de licence pro agrimanager dans le cadre d’un projet tutoré.