Les cochons valident leur bâtiment bien-être
Un an après la mise en route de leur engraissement alternatif de 1 200 places, Sylviane et Sylvain Serandour se disent satisfaits de son bon fonctionnement, même si certains points restent à améliorer.
Un an après la mise en route de leur engraissement alternatif de 1 200 places, Sylviane et Sylvain Serandour se disent satisfaits de son bon fonctionnement, même si certains points restent à améliorer.
C’était le 23 juin 2020, que les premiers cochons entraient dans le nouveau bâtiment de Sylviane et Sylvain Serandour à Pléguien dans les Côtes-d’Armor. Cet engraissement alternatif de 1 200 places répond à la volonté des éleveurs d’améliorer le bien-être de leurs animaux avec une montée en gamme progressive et la recherche de plus-values sur la commercialisation des porcs. « Après un an d’utilisation, le bâtiment nous donne aujourd’hui beaucoup de satisfaction tant sur les conditions de logement et de bien-être des animaux que sur son fonctionnement au quotidien », affirme Sylvain Serandour.
De grandes cases avec trieur pour une alimentation de précision
Le bâtiment avec courettes extérieures permet de loger quatre lots de 300 porcelets de 36-37 kilos jusqu’à l’abattage. Chaque lot est logé dans deux salles de 200 et 100 places, un agencement qui optimise la rotation du bâtiment en regroupant les fins de lots dans la petite salle. Avec 4,2 rotations par an, le bâtiment de 1 200 places voit ainsi passer annuellement 5 040 porcs. Les salles de 200 places sont équipées d’un trieur permettant de diriger les animaux selon leur poids vers deux cases d’alimentation et de les mettre de côté pour l’abattoir. « Il est mis en route à partir de la 3e semaine, après une phase d’apprentissage nécessaire lors de laquelle les porcs circulent librement sans intervention de notre part », indique l’éleveur. Leur poids est évalué par une caméra 2D. « Sa fiabilité semble bonne. L’écart entre le poids qu’elle calcule et celui fourni par l’abattoir n’est que de 1,6 kilo en moyenne. » La machine à soupe calcule des rations adaptées à chaque groupe d’animaux répartis en deux lots selon leur poids. L’alimentation multiphase de précision est pilotée par deux sondes situées dans les auges. « L’âge moyen à l’abattage est de 166 jours, pour un poids moyen de 116,25 kilos et un GMQ 30-115 de 918 grammes par jour. Le pourcentage des porcs dans la gamme se situe à 92-93 % du fait des rotations rapides. Il peut monter jusqu’à 99 % sur certains départs », détaille Sylvain Serandour.
Trois zones différenciées pour un confort optimal
Une zone d’activité sur caillebotis béton (alimentation, abreuvement et enrichissement) de 0,6 m²/porc comprend trois râteliers suspendus. La paille en vrac est apportée une à deux fois par semaine pour limiter le gaspillage et simplifier la gestion du lisier. Pour les alimenter plus facilement à l’avenir, l’éleveur prévoit d’utiliser des petites bottes. Les cochons ont aussi accès, dans le reste du bâtiment, à trois supports de bois et à quatre boules en sucre de canne. « Les animaux sont très sociables avec peu de bagarres », souligne l’éleveur. Des courettes extérieures de 0,3 m2/porc constituent une zone de vie à l’air libre, également zone de déjections. Les cochons ont accès à l’extérieur seulement trois jours après leur entrée dans le bâtiment, pour qu’ils appréhendent mieux leur environnement intérieur avant de sortir. Dans ces courettes, ils disposent de poteaux à gratter en matériau composite qui servent aussi « d’objet à ronger ». « Par beau temps, les cochons restent à l’ombre sous l’auvent pour éviter les coups de soleil. L’été, en début de soirée, ils sont nombreux à venir profiter de la fraîcheur de la courette. » La zone de couchage sur gisoir caillebotis plein (0,3 m2/porc) est recouverte de capots relevables. Pour faire comprendre aux cochons où ils doivent se coucher, l’éleveur condamne un gisoir sur les quatre de la salle pendant un à deux jours à leur arrivée. Il note toutefois que les gisoirs en face des portes de sortie vers les courettes sont plus sales à cause d’un problème d’étanchéité. « La gestion de la propreté des gisoirs n’est pas simple, quelle que soit la saison », concède-t-il. Les niches sont relevées une fois par jour au moment de la visite des salles. La température demandée dans la salle est de 16 à 17 °C. Sous la niche, il fait environ 23 °C grâce à la chaleur produite par les cochons.
Un bâtiment grand volume lumineux
La luminosité des grandes salles est assurée par de larges fenêtres panoramiques en pignons. « Elles sont complétées de quatre puits de lumière sous rampant qui auraient été suffisants. » Les petites salles de 100 places ne sont éclairées que par des fenêtres donnant sur la grande salle. « C’est moins efficace et elles restent plus sombres, mais on note une bonne occupation de cet espace par les animaux qui recherchent l’obscurité », indique Sylvain Serandour.
Un temps de lavage plus important
Il faut compter sept heures pour laver une salle de 300 places. La principale contrainte se situe au niveau des accès à la courette où les déjections deviennent très compactes. La courette n’est pas équipée de système de trempage par crainte du gel dans les tuyaux, ce qui rend son lavage long et pénible. Si le temps de lavage est plus important que pour un bâtiment standard, celui du tri des animaux est seulement de 20 minutes pour 160 cochons et celui de la visite de toutes les salles de seulement 30 minutes par jour.