Les clés pour fidéliser ses salariés porcins
Avoir en permanence une équipe de salariés compétents et motivés est le rêve de tous les employeurs. Cela demande de bonnes conditions de travail, et d’entretenir de bonnes relations au sein de l’équipe.
Avoir en permanence une équipe de salariés compétents et motivés est le rêve de tous les employeurs. Cela demande de bonnes conditions de travail, et d’entretenir de bonnes relations au sein de l’équipe.
« Une équipe où l’on s’entend bien, c’est la chose la plus précieuse qu’on ait », explique Stéphanie, employeur de trois salariés. Le départ d’un salarié et son remplacement sont coûteux. Il faut recruter un remplaçant et le former. Il faut également gérer la transition de poste, et la perte d’efficacité associée, sans parler du risque de baisse des performances de l’élevage. Pour la bonne marche de l’élevage, un employeur a tout intérêt à stabiliser son équipe. Comment fidéliser ses salariés ? Les enquêtes réalisées par les chambres d’agriculture de Bretagne auprès d’employeurs et de salariés montrent l’importance de la disponibilité de l’employeur, et de son attention aux relations humaines. Un investissement que rentabilisent certainement une bonne ambiance de travail et une très bonne image de l’élevage.
Priorité aux bonnes relations humaines
Dans les élevages fidélisant leurs salariés, les conditions d’accueil sont souvent jugées satisfaisantes par employeurs et salariés. Ceux-ci disposent d’un local qui leur est dédié. Ils ont accès à de l’information sur la filière, via les revues. Ils ont également accès aux résultats techniques de l’élevage. La plupart se disent satisfaits de leur salaire. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’attention portée aux relations humaines. Pourquoi ? Parce que travailler dans une mauvaise ambiance est désagréable. Mais aussi parce qu’une ambiance détériorée cause une mauvaise communication, et donc une mauvaise coordination du travail. Instaurer et maintenir de bonnes relations au sein d’une équipe demande une attention permanente. Les rôles doivent être bien définis. Ainsi, chacun sait ce qu’il a à faire, et comment s’organise l’entraide. Par exemple chez Luc, employeur de trois salariés, chacun est responsable d’un poste précis. La pause de dix heures permet de faire le point. « Le casse-croûte permet de caler tout le monde pour repartir sur autre chose. On organise le travail à ce moment-là. » Lorsque des changements sont prévus, l’information simultanée de tous les salariés évite les bruits de couloir et le stress associé. Daniel, qui emploie quatre personnes, le fait par souci d’équité. « Si je donne une information à mes gars, je le dis à tous en même temps. Sinon, c’est comme si l’un avait des confidences et l’autre n’en avait pas. »
Être à l’écoute des salariés
Cela n’empêche pas l’apparition de tensions. Il est alors primordial de les détecter tôt, et de crever l’abcès. Être à l’écoute des salariés permet d’identifier les dysfonctionnements et d’y remédier. Une mise au point peut également être nécessaire. Plusieurs éleveurs insistent sur l’intérêt de le faire en tête à tête. C’est une preuve de respect du salarié et cela permet d’adapter son mode de communication à la personne. Le lieu d’échange est également important. Une discussion dans le bureau a plus de poids que dans le couloir.
Purement professionnelles à l’origine, les relations entre employeur et salarié comportent souvent une dimension personnelle. Les pauses, repas et célébrations d’anniversaires sont des occasions de parler d’autres choses que des cochons, et de mieux se connaître. Afin de favoriser la cohésion de l’équipe, Pierre a quant à lui instauré un repas entre salariés par semaine. « Une fois par semaine, comme ils ont leurs tickets restaurant, je les incite à aller tous ensemble manger au restaurant. J’ai demandé que se soit fait pour la cohésion de l’équipe. Qu’ils aient un moment privilégié, une pause, un moment sympathique. » Le développement de relations amicales est très agréable en routine. Il peut devenir gênant lorsque l’employeur doit exprimer des reproches, ou que le salarié souhaite demander une augmentation de salaire. Pour éviter ce problème, certains éleveurs préfèrent conserver une certaine distance. D’autres choisissent de se comporter différemment sur l’exploitation et à l’extérieur.
La période d’essai pour évaluer le salarié
Construire une dynamique d’équipe demande l’implication de tous, employeurs et salariés. Les aspects humains ne doivent donc pas être négligés lors du recrutement d’un nouveau salarié. La modestie et l’ouverture aux autres sont plus recherchées que l’assurance, même accompagnée d’un bon bagage technique. La période d’essai est également le moment d’évaluer la capacité d’intégration du nouveau salarié, et éventuellement d’en tirer les conséquences. « S’il n’y a pas une bonne ambiance dans l’équipe, la personne je ne la garde pas. »
Une fois l’équipe formée et en rythme de croisière, l’employeur peut se consacrer à la fidélisation de ses salariés. Les conditions matérielles, l’organisation et l’ambiance de travail y contribuent. La connaissance des motivations et projets de chaque salarié également. Ainsi, un salarié en quête de reconnaissance pourra être motivé par une perspective d’évolution, de prise de responsabilités. Un autre sera plus sensible à la qualité de travail procurée par un pont de vaccination ou par des horaires adaptés à sa vie de famille. Un autre enfin aura des attentes incompatibles avec le projet d’exploitation (installation, déménagement, etc.). L’employeur saura alors qu’il devra anticiper un remplacement.
Mes conseils
Caroline Depoudent, chambre d’agriculture de Bretagne
Soignez l’intégration des nouveaux salariés !