Aller au contenu principal

L’échographie distingue les "vrais" mort-nés des "faux"

L’Ifip propose une nouvelle technique qui détermine les stades et les causes de mortalité des porcelets en maternité. Une démarche essentielle pour améliorer leur survie et évaluer rapidement l’importance des mort-nés.

La détermination précise des stades et des causes de mortalité est essentielle pour progresser. Un porcelet né vivant peut être enregistré à tort mort-né, surtout s’il est mort rapidement après la naissance, à l’arrière de la case. C’est pourquoi l’Ifip a mis au point un protocole d’examen échographique des poumons de porcelets morts à la naissance. Il remplace le classique "test de flottaison", rarement réalisé en élevage car trop chronophage. Ce protocole d’examen échographique est issu d’une technique développée à l’hôpital Ambroise-Paré, en région parisienne. Le principe est simple. Chez un porcelet né vivant, la présence d’air perturbe la propagation des ultrasons et la visualisation des poumons. Les images deviennent "chaotiques" car l’air produit des artefacts bien connus des pneumologues : lignes A (réverbération de la plèvre), cônes d’ombres au niveau des côtes, lignes B (infiltration). Au contraire, le poumon d’un mort-né, sans air, sera parfaitement visible à l’échographie

Des résultats en quelques secondes sur des porcelets "frais" ou décongelés

La technique a été mise au point à la station expérimentale de l’Ifip à Romillé, sur plus de 250 porcelets trouvés morts dans les 24 heures. Avec un échographe équipé d’une sonde linéaire (mago, ECM France) et un réglage adapté, l’échographie et le test de flottaison concordent à 98 % d’exactitude. La lecture prend seulement quelques secondes y compris sur des porcelets chétifs de moins de 500 g. De plus, les échographies peuvent être différées et groupées. En effet, l’étude a montré que les porcelets peuvent être conservés à 4 °C jusqu’à quatre à six jours et qu’une décongélation de qualité ne perturbe pas les résultats.

Un examen réalisable en élevage

Malheureusement, l’examen n’est pas fiable avec les sondes de gestation (sectorielles). La plupart des éleveurs n’ont donc pas aujourd’hui le matériel pour réaliser eux-mêmes les mesures. Par contre, l’équipement nécessaire (sonde linéaire standard) est déjà présent dans de nombreuses entreprises et groupements. Son surcoût peut s’amortir sur une grande variété d’examens : état corporel (gras et muscle), puberté, gestation… L’examen est facile à apprendre et rapide à mettre en œuvre avec une grande souplesse (mesures en temps réel ou sur porcelets conservés). Il est donc à la portée des techniciens et vétérinaires dans le cadre d’audits mortalité et d’appui au conseil.

En savoir plus

Comment apprendre ou faire réaliser un examen ?

L’Ifip organise des formations pratiques à la station expérimentale de Romillé ou dans un élevage de votre choix. Aucune expérience de l’échographie n’est requise.
Le contrôle échographique des mort-nés fait partie des outils d’audit du "Kit de survie en maternité" développé par l’Ifip. Des mesures sur porcelets morts (pesées, indicateurs de maturité, de viabilité, de souffrance fœtale, anomalies…), sont complétées par des informations sur les truies, les mises bas et les pratiques d’élevage. Les données GTTT sont aussi mises à contribution. La démarche permet de confirmer le profil de mortalité de l’élevage (stades, causes), de pointer des facteurs de risque et de dégager des axes de progrès concrets.
Pour aller plus loin : des autopsies et analyses biologiques restent indispensables en cas de suspicion sanitaire. Des évaluations approfondies (ambiance, sanitaire, hygiène, conduite maternité, alimentation…) sont également recommandées.
Pour se former ou demander un audit "Survie en maternité", consultez le catalogue de formation de l’Ifip (https://www.ifip.asso.fr/fr/formations).

Identifier visuellement les mort-nés

Trois critères doivent être pris en compte : la position du porcelet dans la case, sa couleur et la présence ou pas d’étui gélatineux sur les onglons. Sauf en cas de mise bas en liberté, les mort-nés sont obligatoirement localisés à l’arrière de la case. Attention, les porcelets affaiblis par une mise bas longue, ou souffrant d’hypothermie nés au froid peuvent mourir après avoir été expulsés ! À la naissance, les onglons sont recouverts d’un étui gélatineux protecteur, le périople. Il s’use au bout de quelques minutes de marche. Les porcelets brun foncé et très déshydratés, parfois en l’état de restes osseux sont morts entre 40 et 100 jours de gestation et doivent être enregistrés comme momifiés. Les porcelets morts en toute fin de gestation ont une taille normale. Mais en raison d’un début de décomposition, ils sont colorés et flasques. Momifiés ou mort-nés ? Leur aspect rend leur statut ambigu. Il vaut mieux les enregistrer comme momifiés car leur mort n’est pas en lien avec la mise bas.

Les plus lus

<em class="placeholder">François Pinsault dans la partie engraissement du bâtiment cochettes : « Ce bâtiment nous permettra de produire sur site 676 cochettes en introduisant seulement 10 ...</em>
« Nous produisons les cochettes pour notre élevage de 1 400 truies »
La SCEA de Bellevue a investi dans un nouveau bâtiment destiné à élever les cochettes nécessaires au renouvellement de son…
<em class="placeholder">« Le silo tour est un investissement structurant » estiment Marie-Pierre Roul, Timothée Roul, 3ème en partant de la gauche, et Emmanuel Chapeau, à droite, ici avec ...</em>
"Avec notre nouveau silo tour, nous augmentons l’autonomie alimentaire de notre élevage de porcs"
À l’occasion d’un agrandissement, le Gaec des Palis a construit un silo tour qui va lui permettre d’optimiser son assolement et d…
<em class="placeholder">Une partie du bureau d&#039;Airfaf :  de gauche à droite : Samuel Morand, Laurent Ferchal (trésorier), Jean-Lou Le Gall (ancien président), Stéphane Demeuré (actuel ...</em>
Alimentation des porcs : « Nous améliorons nos performances grâce à notre fabrique d'aliment à la ferme»

À l’occasion d’une journée organisée par Airfaf Bretagne, Sabine et Stéphane Demeuré ont présenté trois axes de travail sur l’…

<em class="placeholder">Benoît Julhes, Gaec du Puech Laborie :  «L&#039;atelier porc a apporté de la capacité d’autofinancement nécessaire à l’adaptation de l’atelier lait.»</em>
« Mon atelier porc dégage un excédent brut d'exploitation supérieur à mes ateliers bovins »

Benoît Julhes exploite dans le Cantal un atelier porcin de 100 truies naisseur-engraisseur, ainsi que deux troupeaux de vaches…

<em class="placeholder">Guillaume Toquet, accompagné de Virginie (à gauche), l’ancienne salariée de l’atelier porc, et Clémence qui l’a remplacée, ancienne apprentie.</em>
« L’alternance en élevage de porc, c’est du gagnant-gagnant »

Pendant trois ans, Guillaume Toquet a accueilli Clémence en alternance sur son exploitation porcine. Aujourd’hui bien formée,…

<em class="placeholder">Les éleveurs interrogés installent un nombre d&#039;objets suffisants dans les cases pour répondre à la réglementation, et gardent à disposition une diversité d’objets ...</em>
Cinq points de vigilance pour arrêter la caudectomie en porc

Une dizaine d’éleveurs se sont réunis à l’initiative de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire pour échanger sur …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)