Jeune installé en porc : « On vise l’autonomie et la qualité de vie »
Romain Louzaouen est installé depuis 2019 avec son frère David dans le Finistère. La reprise d’une ferme voisine a permis d’améliorer l’autonomie alimentaire et d’engraisser tous les porcs charcutiers de l’élevage, passé de 170 à 200 truies.
Romain Louzaouen est installé depuis 2019 avec son frère David dans le Finistère. La reprise d’une ferme voisine a permis d’améliorer l’autonomie alimentaire et d’engraisser tous les porcs charcutiers de l’élevage, passé de 170 à 200 truies.

Romain Louzaouen a rejoint il y a deux ans l’exploitation familiale gérée depuis 2009 par son frère David. Situé à Plouzané dans le Finistère, le Gaec de Kerbers comprend un élevage porcin de 200 truies et sa suite ainsi qu’une centaine d’hectares de cultures, destinées à l’alimentation des porcs charcutiers. L’ensemble forme aujourd’hui une structure solide et autonome, adaptée pour deux UTH.
En savoir plus : Retrouvez ici d'autres témoignages de jeunes installés
Le projet d’installation de Romain a été largement anticipé. Certificat de spécialisation porcin en poche, il a démarré comme salarié dans une entreprise de travaux agricoles. « J’avais déjà en tête de revenir sur l’exploitation mais j’attendais qu’une opportunité de reprise d’un élevage voisin se présente. Notre objectif était d’améliorer la cohérence de l’élevage en engraissant la totalité des cochons. » Il manquait 400 places d’engraissement à l’élevage, comptant alors 170 truies et 45 hectares de SAU.
Une relation de confiance avec les cédants


Recours au portage de foncier
En acquérant 60 hectares supplémentaires, l’élevage a sécurisé son plan d’épandage et surtout son coût alimentaire. Équipé d’une Faf partielle pour fabriquer l’aliment des porcs charcutiers, il a atteint une autonomie en matières premières de pratiquement 80 %. Les céréales produites (maïs humide et blé en TAF) ainsi que le colza sont mélangés avec un complémentaire.
Pour éviter d’avoir un endettement trop lourd, Romain a eu recours à l’achat différé de foncier sous forme de portage. Il a été le premier à bénéficier de ce dispositif déployé par la Safer, le conseil régional de Bretagne et les banques en 2019 pour soutenir l’installation d’un jeune. Ce dispositif permet de reporter l’achat des terres de cinq à dix ans avec la garantie d’en être l’acquéreur. « Cette solution nous permettait de garder de la capacité de financement dans nos outils de production. On a pu profiter de mon installation pour investir dans des bâtiments plus performants tout en améliorant la biosécurité du site d’élevage. » En 2020, le bloc maternité datant de trois ans a été équipé de cases mises bas liberté tandis qu’une quarantaine de deux salles a été construite. Les investissements prévus pour 2022 portent sur un bâtiment de 860 places de post-sevrage ainsi qu’un sas principal d’entrée à l’élevage.
Un coût alimentaire maîtrisé
En ce qui concerne la commercialisation des porcs charcutiers, gérée par leur groupement Porc Armor évolution, les éleveurs ont adhéré à un contrat Swap avec Herta. Il est basé sur un prix fixe de 1,53 euro par kilo sur trois ans, indexé sur le prix de l’aliment, et portant jusqu’à 50 % des porcs. « On a voulu sécuriser notre trésorerie. » L’ensemble des porcs du Gaec est vendu au MPB. Reconnaissant avoir eu la chance de démarrer en 2019 sur une année de cours plus favorable, Romain fait un bilan positif de ses deux premières années d’installation.

« Bien estimer le coût des bâtiments à reprendre et le temps de travail »
Curriculum
Romain Louzaouen
Fiche d’élevage
Gaec de Kerbers
Coté éco
Porc Armor évolution aide l’éleveur à faire les bons choix