Faire bon usage de la granulation des aliments porcins
L’Ifip a mené une série d’essais pour préciser le mode d’emploi optimal de la granulation des aliments. Il démontre notamment l’intérêt d’une granulation à basse température.
L’Ifip a mené une série d’essais pour préciser le mode d’emploi optimal de la granulation des aliments. Il démontre notamment l’intérêt d’une granulation à basse température.
Les matières premières réagissent différemment à la granulation. Les valeurs nutritionnelles de certaines sont améliorées. Pour d’autres, il n’y a pas de modification par rapport aux valeurs sous forme de farine. L’utilisation digestive tant de l’azote que de l’énergie est donc potentiellement améliorée par la granulation, notamment pour le blé, le son de blé et le pois. Mais il est crucial de contrôler la température lors de la granulation, car une température trop importante peut annuler l’intérêt même de la granulation.
On a pour usage de considérer que la granulation permet une amélioration de l’indice de consommation de l’ordre de 5 % en phase d’engraissement. Néanmoins, les données de la bibliographie sont particulièrement éparses dans ce domaine, parfois anciennes également. Dans la majorité des cas, les conditions de granulation des aliments ne sont généralement pas décrites.
L’IC et le GMQ améliorés de 5 %
Un premier essai réalisé à la station Ifip de Romillé, en Ille-et-Vilaine, a permis de confirmer cette amélioration de l’indice et de la vitesse de croissance de 5 % pour une granulation à basse température (45 °C au niveau du préparateur) sur des porcs mâles castrés. Les matières premières ont réagi plutôt favorablement à la granulation (mesures de digestibilité effectuées par l’Inrae). Par contre l’amélioration de performances disparaît avec le granulé haute température (70 °C au niveau du préparateur).
0,3 MJ d’énergie nette épargnée
Un second essai démontre qu’un régime granulé à basse température présente des performances au moins équivalentes aux autres régimes caractérisés par un niveau énergétique plus élevé permis par l’incorporation d’huile de soja, et des matières premières réagissant moins à la granulation (maïs et remoulage). Cet essai laisse supposer que la réduction de température à la granulation permet de compenser un écart de 0,3 MJ EN/kg. D’autre part, on observe également que la composition des carcasses est plutôt favorable à ce régime basse température.
Repères
L’étude présentée a été réalisée dans le cadre du programme SOS Protein mené par les régions Bretagne et Pays de Loire, dont l’objectif est d’améliorer l’autonomie protéique des productions bovines, porcines et avicoles. Elle est le fruit de la collaboration entre différents partenaires dont des fabricants d’aliments, des firmes services, l’Inrae, Tecaliman et l’Ifip.
Traitement thermique et forces mécaniques
La granulation associe un traitement thermique et mécanique de l’aliment. De la vapeur d’eau est ajoutée à l’aliment en amont de la presse de granulation selon une durée et à une température définies par le fabricant. On peut considérer que la température demandée varie de 50 à 90 °C et que la durée de ce traitement est de l’ordre de quelques dizaines de secondes. Dans la presse proprement dite, des forces mécaniques de friction et de cisaillement sont en jeu et conduisent également à un second traitement thermique.
Mes conseils
Didier Gaudré, Ifip-Institut du porc
Schéma de fonctionnement d’une presse à granuler
Schéma de fonctionnement d’une presse à granuler © Tecaliman