Coup de chaleur : 4 points de vigilance pour limiter le stress thermique des porcs
Anticiper le risque de stress thermique à l’approche de la saison estivale doit être un prérequis d’une bonne conduite d’élevage. Le bon état sanitaire et les performances des animaux sont en jeu. Les Chambres d’agriculture de Bretagne rappellent les mesures et leviers pour passer un été plus détendu.
Anticiper le risque de stress thermique à l’approche de la saison estivale doit être un prérequis d’une bonne conduite d’élevage. Le bon état sanitaire et les performances des animaux sont en jeu. Les Chambres d’agriculture de Bretagne rappellent les mesures et leviers pour passer un été plus détendu.
1- Vérifier le système de ventilation
En amont de la période estivale, il est vivement conseillé de contrôler le bon fonctionnement des systèmes de ventilation et de refroidissements.
Aux entrées et sorties d’air, nettoyer les grillages anti-oiseaux, plafonds diffuseurs, cheminées, trappes, gaines et caissons d’extraction pour assurer les débits de renouvellement.
Contrôler l’encrassement des coolings et des buses de brumisation et les nettoyer si besoin.
S’assurer du bon fonctionnement des sondes et des équipements de sécurité : étalonnage des sondes, purge du compresseur pour les ouvrants de sécurité ; vérifier la transmission des alarmes sur le téléphone portable.
Adapter la gestion de la ventilation : vérifier que le maxi est à 100 %, contrôler les plages de variation et les niveaux de dépression, libérer les entrées d’air (guillotines). Par exemple, le débit de ventilation pour une truie en maternité doit varier entre 35 et 250 m3 par animal et par heure.
Pendant le pic de chaleur, augmenter les débits d’air et si besoin, utiliser des brasseurs d’air. Mouiller le couloir ou utiliser la brumisation n’est conseillé que si l’hygrométrie dans la salle est suffisamment faible (<70 %). Un air saturé en humidité peut conduire à l’asphyxie des animaux.
2- De l’eau disponible à volonté
La réglementation impose un accès illimité à l’eau aux animaux. Pour cela, il est opportun de vérifier que tous les abreuvoirs et pipettes fonctionnent et que leur débit soit suffisant.
En alimentation à la soupe, il est souvent conseillé de distribuer des repas d’eau, même en présence de systèmes d’abreuvement automatique.
3- L’alimentation peut limiter les effets de la chaleur
L’aliment est un levier permettant de réduire les effets négatifs du stress thermique chez les porcs, via sa qualité nutritionnelle et la conduite alimentaire.
Il est cependant nécessaire de bien vérifier le suivi des auges en alimentation à la soupe pour limiter les refus qui fermentent rapidement en cas de forte chaleur. Cela peut engendrer des risques de baisse d’appétit et de pertes d’animaux.
Pour optimiser l’ingestion, il est conseillé de distribuer les repas aux heures les plus fraîches. La qualité nutritionnelle des aliments (principalement pour les truies allaitantes et les porcs à l’engrais) doit également être adaptée : les aliments les plus faiblement thermogènes sont à privilégier.
Viser des ratios énergie nette/énergie métabolisable plus élevés qu’à l’accoutumée et un rééquilibrage de la balance électrolytique des aliments. Enfin, il est nécessaire de vider les silos de stockage et d’utiliser des fumigènes pour les désinfecter et éviter le développement des mycotoxines.
4- Ne pas négliger le confort des verrats
Il faut apporter une attention particulière au confort thermique des verrats, surtout s’ils effectuent des saillies ou s’ils sont prélevés pour réaliser des doses d’insémination. Au-delà d’une température de 30 °C, la spermatogenèse peut être affectée.
Il faut alors contrôler la semence pour vérifier si elle est utilisable. La température pour la conservation des doses IA doit être comprise entre 16 et 18°.
Claire Walbecque et Jean-Yves Lelièvre, claire.walbecque@bretagne.chambagri.fr