Cooperl veut élaborer une carte Vitale électronique pour chaque porc
Avec l’utilisation des boucles RFID pour identifier chaque animal, Cooperl a pour ambition de mettre en place un véritable carnet de santé qui suivra chaque porcelet de sa naissance à l’abattage.
Avec l’utilisation des boucles RFID pour identifier chaque animal, Cooperl a pour ambition de mettre en place un véritable carnet de santé qui suivra chaque porcelet de sa naissance à l’abattage.
Avec la mise en place de la suite applicative web et mobile « Cooperl Suite » matérialisée par les applications Pass Cheptel pour le suivi des truies et Pass Porc pour celui des porcs charcutiers, le groupement lamballais propose à ses adhérents un outil de suivi et d’analyse très précis des traitements vétérinaires. « L’outil met à jour automatiquement les entrées en stocks des médicaments vétérinaires », explique Christophe Battas, responsable offre produit matériels et équipements en élevage pour la branche Cooperl Équipements. « Chaque traitement individuel saisi décrémente le stock et permet de gérer un historique de traitement par animal en totale conformité avec la réglementation. En outre, l’application permet aussi de gérer les flacons périmés, vides ou cassés. » Pour lui, avec la mise en place des nouveaux textes européens et leur application attendue pour janvier 2022, la pharmacie vétérinaire en élevage ne pourra être maintenue qu’en assurant une traçabilité parfaite des traitements administrés et des mouvements de médicaments vétérinaires (entrées, usages, sorties). L’arrivée récente sur le marché de seringues connectées permettant à la fois d’identifier le produit utilisé, la dose injectée et l’animal traité via sa boucle RFID, devrait faciliter à terme les enregistrements et limiter les risques d’erreur.
Un système expert propose des solutions d’amélioration
La suite Cooperl a également pour objectif d’analyser les problématiques sanitaires qui se présentent au niveau de l’élevage. « Avec la traçabilité totale des porcelets dès leur naissance dans le cadre de la démarche « porcs sans antibiotiques dès la naissance » (PSA 0 jour), l’éleveur peut déjà ressortir des analyses détaillées de son taux de PSA0 à l’abattoir par truie, par bande, ou sur un intervalle de temps. » Les analyses sont possibles également pour les critères plus classiques issus de la gestion technique de l’élevage (taux de pertes, croissance…). « L’objectif à court terme est de développer dans la suite Cooperl un système expert qui détecte les problèmes rencontrés sur l’élevage afin de proposer des solutions à l’éleveur pour rectifier le tir. » Une première version de cet outil est déjà accessible au travers de l’interface web de Cooperl Suite. Le système expert intégrera à plus long terme les données de toute la filière Cooperl : génétique, aliment, abattoir… « Au final, l’éleveur et ses conseils (vétérinaire et technicien) pourront ajuster un plan d’actions en fonction des problématiques liées à son type d’élevage ou des particularités sanitaires de sa région, (ex : zone de forte densité porcine). »
Christophe Battas souligne aussi l’intérêt des solutions numériques pour détecter à l’avance les problèmes de santé à l’échelle de l’animal à partir de l’analyse de ses données comportementales : alimentation, abreuvement, mouvements dans la case. « De nouvelles technologies de rupture sont annoncées, comme la vidéo en élevage comme outil de prédiction des animaux malades. Mais elles ne sont pas encore matures », constate-t-il. « Cependant, nous avons acquis une expertise unique dans le domaine de l’élevage sur l’identification RFID. Nous avons considérablement amélioré la tenue des boucles et leur taux de lecture pour en faire un outil de traçabilité et d’analyse fiable dans les environnements difficiles que sont les élevages et les abattoirs. »
Témoignage : Jean Charles Cantin, EARL La Roche Carillan à Maroué, dans les Côtes-d’Armor
« Avancer pour être plus compétitif »
« Je boucle mes porcelets à la naissance avec des puces RFID dans le cadre du PSA 0 jour afin d’obtenir une traçabilité complète des traitements jusqu’à l’abattoir. Chaque porcelet est relié à sa mère et à une case. La saisie des données se fait sur deux smartphones, un pour la maternité et un autre pour le post-sevrage et l’engraissement. Les animaux sont également identifiés à la bascule, qui est équipée de deux antennes, et au départ de l’abattoir. Avec la suite Cooperl, j’utilise le tableau de bord dynamique qui montre l’évolution des critères d’une bande à l’autre. Actuellement, j’analyse les données de pertes en maternité, dans l’éventualité d’investir dans des cases ascenseur. À plus long terme, je voudrais pouvoir réformer les truies sur la base d’une analyse de la marge brute générée par chaque animal. Des alertes sanitaires émises sur la base de l’historique de l’élevage peuvent aussi nous aider à anticiper les problèmes à venir. À l’image de la démarche Welfare que nous avions mise en place dans notre élevage il y a quelques années, l’identification individuelle des animaux nous aide à avancer et à progresser pour améliorer notre compétitivité. »
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