Le dossier du mois de février
Adapter la conduite à la conjoncture
Jamais la conjoncture porcine n’a évolué aussi rapidement que ces derniers mois. Les éleveurs sont donc une fois de plus dans l’obligation d’adapter leur conduite d’élevage au nouveau contexte, en particulier en engraissement.

Nouvelle grille de paiement, cours bas… La conjoncture a radicalement changé au cours de ces derniers mois. Le prix de l’aliment va rester durablement élevé. L’éleveur n’a donc plus d’autres choix que d’optimiser ses performances techniques pour améliorer le coût alimentaire.D’où parfois la nécessité de revoir la conduite en engraissement en profondeur. Car les marges de manoeuvre existent. Hervé Pellois, technicien porc à la chambre d’agriculture, l’a bien démontré au cours de la journée de Loudéac du 28 novembre dernier. Entre les 10 % moins bonnes GTE et les 10 % meilleures, les écarts de performances en engraissement engendrent un différentiel de coût de production de 20 centimes de coût de revient par kilo de carcasse! Frédéric Paboeuf a, quant à lui, chiffré à 34000 euros par an le gain que procurent les mesures sanitaires drastiques qu’il a mises en place à la nouvelle station de Crécom, en comparaison avec un élevage moyen breton de même taille. Des mesures qui servent d’exemple,mais que peu d’éleveurs sont à même de mettre en place, ne serait-ce qu’à cause de l’historique de l’élevage ou de sa situation géographique. En revanche, tous peuvent agir sur le poids de vente, qui joue un rôle décisif sur la marge dégagée par porc. Avec la nouvelle grille de paiement, c’est tout le raisonnement qui prévalait jusqu’ici qui est remis en cause. Hervé Pelleau, technicien Prestor, souligne qu’en période de cours bas, il ne faut pas chercher à produire des porcs en dehors du coeur de gamme. Sortie de cette catégorie de poids, la moinsvalue de deux centimes par kilo ne peut pas être compensée par l’écrasement des charges lié à la production de kilos supplémentaires. Pigalys et Primex vont même jusqu’à cerner par tranches de trois kilos le poids de vente optimum, en apportant des solutions au cas par cas grâce à des outils informatiques qui prennent en compte les caractéristiques propres à chaque élevage. Évidemment, les nutritionnistes ont aussi leur mot à dire. Michel Bello, Arca, calcule au travers de logiciels de simulation économique les effets positifs de l’alimentation libérale pendant la phase de croissance. En période de finition, le rationnement restrictif améliore l’IC et le TMP, surtout pour les mâles castrés. Il met aussi en avant l’intérêt de raisonner différemment le poids de vente des mâles et des femelles, toujours dans une optique d’optimisation de ces deux critères techniques. Les préoccupations des éleveurs du Sud-Ouest sont les mêmes, puisqu’ils subissent également le triple effet « nouvelle grille-aliment cher-cours bas ». Avec cependant des nuances, soulignées par Daniel Ferreira d’Alitec. La prédominance de la Faf et des conditions d’élevage sensiblement différentes du Grand Ouest leurs apportent peut-être plus de solutions pour contrer les effets de cette crise.
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