Une productivité de 2,3 au pâturage
À l’EARL Au gré de l’agneau, dans le Morbihan, Vincent Bienfait produit 2,3 agneaux par brebis avec des bêtes à l’herbe dix mois sur douze.
À l’EARL Au gré de l’agneau, dans le Morbihan, Vincent Bienfait produit 2,3 agneaux par brebis avec des bêtes à l’herbe dix mois sur douze.


Pourquoi le mouton ? Parce que c’est petit, c’est une production que personne ne fait dans la zone et mes parents avaient deux brebis et j’ai toujours aimé ça… Je ne me serais pas installé pour faire des vaches laitières : j’ai des agnelages concentrés pour être plus tranquille le reste de l’année et avoir des activités à côté », explique ce passionné de vélo. Installé en 2010 hors cadre familial, Vincent Bienfait a repris une exploitation volaillère à Saint-Servant-sur-Oust, dans le Morbihan, avec 3 000 m² de poulaillers qu’il a reconvertis en bergerie. « Ce sont des bâtiments bien isolés et pas chers à l’achat. »
La SAU de 58 hectares est intégralement dédiée à l’alimentation des animaux. L’objectif est d’être le plus autonome possible et d’avoir les brebis dehors 10 mois sur 12. Elles sont uniquement rentrées pour l’agnelage, du 15 août au 1er octobre pour le lot de mise bas de septembre, et du 15 janvier à fin mars pour le lot de février. Les prairies, semées en ray-grass, trèfle, dactyle ainsi qu’un hybride ray-grass anglais – fétuque des prés plus résistant l’hiver sont séparées en paddocks. Avec un chargement instantané de 600 à 1 000 brebis par hectare, les brebis changent de paddocks tous les jours. Ce système permet de ne pas gaspiller l’herbe, d’avoir des repousses conséquentes et de gérer le parasitisme.
Les agnelles romanes sont réservées un an à l’avance
Les agneaux de septembre accompagnent les brebis à l’herbe et sur des betteraves jusqu’au sevrage puis ils sont finis en bergerie à la paille et à l’aliment (50 % de céréales produites sur l’exploitation et 50 % d’aliment complémentaire azoté). Après les agnelages de février, les 100 premières brebis sont accélérées pour être luttées en avril. Leurs agneaux sont sevrés fin mars en bergerie. Mais pour les 100 dernières, les agneaux restent à l’herbe après le sevrage avec des nourrisseurs permettant de les complémenter. Ainsi, 80 % des agneaux seront finis à l’herbe avant la sécheresse estivale. Ils sont alors rentrés toutes les deux à trois semaines pour être pesés et triés pour les départs. Les mâles sont vendus à un poids de 19-20 kilos de carcasse auprès de la Sovileg, sous la marque agneau de Bretagne (né, élevé et commercialisé en Bretagne).
Depuis trois ans, il est devenu multiplicateur en race romane et vend la plupart de ses agnelles comme reproductrices. « Le prix (140 euros) est motivant et on sait à l’avance combien on va les vendre ». Séparées au sevrage, les agnelles reçoivent ensuite un kilo d‘aliment fermier (75 % de céréales et 25 % de tourteau de colza). Elles sont vendues à 36 kilos de poids vif (environ cinq mois), via l’OS romane ou en direct à des éleveurs. Les agnelles romanes sont assez demandées et souvent réservées un an à l’avance. « Pour mon propre renouvellement, je garde toujours des agnelles du lot de septembre. Sevrées au 1er décembre, elles sortent au premier janvier sur des dérobées de colza et reçoivent en plus 200 grammes de céréales par jour, puis passent sur des prairies vers le 1er avril. Elles seront mises en lutte à un an pour agneler en février. »
En 2015, la prolificité a été de 2,5 en septembre et 2,7 en février. La gestion des agneaux surnuméraires est donc importante : ils sont placés par case de dix et alimentés par du colostrum de vache grâce à des multi-biberons. « Mais j’essaie aussi de plus en plus de laisser trois agneaux sous la mère, en surveillant bien. »