« Les Ovinpiades, un pied dans la filière »
« J’ai un CV complet », c’est par ces mots que nous avons terminé l’entretien avec Benjamin Piot, meilleur jeune berger de France en 2012. En effet, depuis sa participation, il a su multiplier les expériences.
« J’ai un CV complet », c’est par ces mots que nous avons terminé l’entretien avec Benjamin Piot, meilleur jeune berger de France en 2012. En effet, depuis sa participation, il a su multiplier les expériences.

« Lorsque mon professeur m’a parlé des Ovinpiades, j’étais réticent à l’idée du concours. » Après une journée d’entraînement, sa vision a changé. « Ce n’était pas l’ambiance que j’imaginais ! »
Loin de la compétition classique, les Ovinpiades ne sont pas un simple concours. C’est un véritable lieu d’échange et d’apprentissage entre jeunes passionnés. Selon Benjamin, l’objectif n’est pas simplement de gagner, mais de promouvoir la filière et d’offrir à chacun la chance de se former.
Une découverte devenue tremplin
Issu d’une famille d’éleveurs d’ovins dans la Loire, le jeune berger suit un parcours scolaire agricole. Après un BAC S, il poursuit avec un BTS Productions animales, un choix clé pour son avenir. Il découvre les Ovinpiades via un enseignant qui le motive à y participer.
À 19 ans, il remporte successivement les épreuves régionales et le concours national au Salon international de l’agriculture de Paris en 2012. « Je ne m’y attendais pas ! », confie-t-il avec émotion. Ce succès lui permet d’aller en finale européenne en Angleterre. « Nous avons toujours été bien entourés lors des concours. » Il se classe troisième grâce à l’épreuve de manipulation mais la tonte, plus courante chez les Anglo-Saxons, reste délicate.
Une formation poussée avec la licence ovine

Une expérience qui a donné envie au jeune berger de compléter ses connaissances dans la filière, en intégrant une Licence dans le développement et le conseil de la filière ovine au sein de l’établissement de La Cazotte à Saint-Affrique, dans l’Aveyron. Pour valider cette formation, il obtient son stage au Ciirpo grâce à son récent palmarès. Par la suite, le directeur de son ancien établissement lui confie une fonction de responsable du troupeau ovin-caprin du lycée. « C’est grâce à ma victoire que j’ai eu aussi rapidement ces postes. »
Dans ce cadre, il forme et accompagne les élèves aux Ovinpiades. Il y participe plusieurs années en tant que jury. « Moi qui ne voulais pas y participer, je me suis retrouvé jury ! »
Une expérience hors des frontières
En 2016, sa passion pour les ovins et le pâturage l’amène en Nouvelle-Zélande. Il y découvre des techniques de pâturage tournant dynamique en ovin bien différentes de celles pratiquées en Europe. De retour en France, il reprend son emploi.
En 2018, Benjamin Piot cherche à s’installer, mais freiné par divers facteurs il reprend son ancien poste. Il complète son expérience professionnelle en 2021 et devient technicien en coopérative ovine pendant trois ans. « Grâce à mes deux emplois successifs, j’ai un parcours complet pour m’installer. » En 2024, un adhérent de sa coopérative lui propose de prendre sa place dans un Gaec à multiples productions. Une opportunité qu’il saisit en reprenant du début son parcours d’installation.
De la compétition à l’installation
Les Ovinpiades ne sont pas un simple concours mais une expérience personnelle et professionnelle enrichissante. « Les Ovinpiades m’ont sorti de ma zone de confort, je ne regrette rien ! Allez-y peu importe vos connaissances ! » Benjamin Piot a vu son avenir se tracer avec les Ovinpiades. Elles lui ont permis de trouver des emplois jusqu’à son installation.
Malgré un échec en 2018, il a su rebondir. La boucle est bouclée, du rêve d’adolescent à la concrétisation de son installation pour fin 2025.
Un échec, une force

« Mon parcours professionnel est complet grâce aux Ovinpiades. En 2018, je souhaitais reprendre la ferme de mon oncle éleveur en bovin et m’y installer avec des brebis. Après avoir entrepris toutes les démarches, le projet n’était pas viable économiquement lié à l’investissement trop important. J’ai surmonté cette difficulté, mais cela n’a pas été facile. Cet échec m’a toutefois conduit à devenir technicien, et c’est grâce à ce poste que j’ai eu l’opportunité de reprendre mon parcours d’installation dans un Gaec.
En étant associés, on se soutient, ce qui permet de trouver un équilibre économique et personnel. Je vise une installation pour fin 2025. Un des objectifs de mon installation est l’apport de compétences sur le pâturage tournant dynamique, notamment en alternant le pâturage des bovins et ovins sur les parcelles de l’exploitation. »