Aller au contenu principal

Un Tatoo en alpage, nouvelle génération d’abris

Tatoo est un projet d’abri de berger héliportable nouvelle génération répondant au besoin de logement des bergers en alpage.

Le Tatoo installé en estive reste en montagne l'hiver et doit résister aux rudes conditions climatiques. © V. Hagry/PN Vanoise
Le Tatoo installé en estive reste en montagne l'hiver et doit résister aux rudes conditions climatiques.
© V. Hagry/PN Vanoise

En septembre 2017, un projet pour concevoir un nouveau modèle de cabane pastorale héliportable a débuté, lorsque le parc national de la Vanoise a sollicité l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon (Ensal). Ce projet Tatoo est né du besoin de logement de bergers en alpage, principal frein à la mise en place de gardiennage efficace des troupeaux. Cette nouvelle génération d’abris est intermédiaire entre chalet pérenne et abri d’urgence. Elle entre dans le plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage.

Un abri de nouvelle génération avec douche chaude

Le Tatoo est constitué de cinq modules emboîtés en ossature bois. D’une emprise au sol de 20 m² et d’une surface habitable de 12 m², il peut accueillir un berger ou un couple de berger. Il comprend un espace sanitaire (avec toilettes sèches et douche avec eau chaude), un espace cuisine (évier, système de potabilisation de l’eau, cuisson, réfrigérateur, chauffage), une chambre et des espaces de rangement intérieurs et extérieurs. Le Tatoo est également équipé d’un dispositif de collecte des eaux de pluie et est autonome en électricité (éclairage, prise) grâce à des panneaux photovoltaïques orientables indépendamment des modules et dimensionnés pour cinq jours d’autonomie minimum.

Le Tatoo, facile à installer et totalement réversible, n’a aucun impact sur le sol. En effet, il ne nécessite ni terrassement, ni fondations. Les pieds de la plateforme sont ajustables, avec une différence de niveaux pouvant atteindre 1 m. « Il n’a pas vocation à être déménagé l’hiver et doit donc résister au fortes contraintes hivernales, au poids de la neige et à la force du vent », précise Emmanuel Ritz, architecte enseignant chercheur sur le projet.

Une cabane à 60 000 euros installée rapidement 

Un premier prototype a été installé à titre expérimental en juillet 2018 sur l’alpage du Pelvoz (Val Cenis-Termignon, parc national de la Vanoise), à plus de 2 500 m d’altitude. La mise en place a duré seulement 2h30 et mobilisé quatre personnes, environ 1 h pour la plateforme et 1h30 pour les modules. La rapidité de pose est permise par un nouveau dispositif architectural imbriquant les modules grâce à des rails. Le berger, qui y a passé la saison d’estive, dresse un bilan positif de cette expérimentation après soixante jours d’utilisation. « C’est bien mieux que l’abri d’urgence de l’année dernière ou que le camping-car que j’utilise en début de saison. Là au moins, il y a de l’espace et une douche tous les jours, ça c’est génial ! »

À ce jour, le coût de reproduction du prototype Tatoo est estimé à moins de 60 000 euros, coût des héliportages compris. Le projet de recherche se poursuivra jusqu’en 2020. Actuellement en phase de bilan suite au premier hiver du prototype, les premiers retours semblent encourageants, les modules n’ont pas bougé. Les plans seront actualisés, selon les points d’améliorations et de dysfonctionnement éventuels, pour la fin de l’année 2019. Une commande groupée de trois Tatoos est envisagée et le parc va accompagner les communes qui veulent se lancer dans le projet. « Les Tatoo sont destinés aux bergers et collectivités dans un but pastoral, précise Guy-Noël Grosset, chargé de mission agroenvironnement au parc. Notre objectif, c’est la protection des troupeaux et la gestion des alpages. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Marion Lassalle et Yannick Helip </em>
« Nous dégageons deux salaires avec notre système transhumant et nos brebis romanes"
Dans les Hautes-Pyrénées, Marion Lassalle et Yannick Helip conduisent une troupe de brebis allaitantes en optimisant la ressource…
<em class="placeholder">Christophe Holtzer et Éric Arnould</em>
« Je facilite la reprise de ma ferme ovine »
Dans les dix ans à venir, 61 % des éleveurs ovins prendront leur retraite. Face à ce constat alarmant, Éric Arnould a…
<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>
FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints…
<em class="placeholder">Sana avec son bâton. </em>
La drôle d’estive de Sana, fille de bergère
Sana, 10 ans, partage le travail en montagne de Chloé, sa maman bergère. Elle raconte son quotidien sur les flancs du Chalvet et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre