Un système d’information sur le pastoralisme
En Occitanie, on collecte des données sur pastoralisme et le comportement des brebis. Explications de Magali Jouven, enseignante-chercheur à Montpellier Supagro.
En Occitanie, on collecte des données sur pastoralisme et le comportement des brebis. Explications de Magali Jouven, enseignante-chercheur à Montpellier Supagro.
Des essais en élevage et en fermes expérimentales
Sept éleveurs (cinq en ovins allaitants, un ovin laitier et un caprin) sont déjà intégrés dans le projet et chacun d’entre eux équipera un animal. Le but est d’avoir des données basiques tels que les mouvements d’animaux, les surfaces couvertes ou la vitesse de déplacement qui seront analysés plus en détail que ce que permettent les applications aujourd’hui. D’autre part, les troupeaux des fermes expérimentales du Domaine du Merle à Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, et du Domaine de La Fage, dans l’Aveyron, seront également équipés de 20 à 30 capteurs. Les animaux porteurs du GPS seront alors choisis avec soin. Il peut s’agir des brebis meneuses, des brebis fédératrices qui ont toujours une grappe d’animaux autour d’elles. Il sera possible d’étudier si l’âge de la brebis joue sur son comportement, ou son génotype, son niveau de production, etc. Les capteurs utilisés dans P@stor’all seront avant tout des capteurs disponibles sur le marché, au nombre de un par exploitation, l’idée n’étant pas de développer un nouveau prototype de balise mais d’approfondir l’utilisation des données qui sont déjà fournies. Les domaines expérimentaux seront équipés en plus d’un plus grand nombre de capteurs à vocation expérimentale.
Des observations transposables à d’autres territoires
Pour l’instant, le projet porte sur la région Occitanie, mais il sera par la suite étendu à l’arc méditerranéen. Plus il y aura de données collectées, plus les chercheurs seront en capacité de faire des analyses génériques qui soient transversales. Petit à petit, les observations pourront être transposables à d’autres systèmes dans d’autres régions qui sont confrontées à des problématiques similaires au pastoralisme occitan (landes de Bretagne, parcours, etc.). Le système d’information sera surtout pertinent pour les éleveurs ayant des surfaces pastorales hétérogènes, il pourra être vu comme un outil d’aide à la décision et pourra permettre de définir des itinéraires pastoraux, des stratégies de valorisation de certaines zones ou de certains végétaux, appuyés par les expériences de chacun. Le système d’information sera aussi une mine de documentation et de preuves scientifiques pour soutenir les arguments en faveur du pastoralisme. »