"Un flushing surtout sur les brebis maigres"

Le flushing, qui se caractérise par une suralimentation énergétique, a pour objectif de stimuler l’appareil reproducteur des mâles et des femelles. Chez ces dernières, il a trois effets. Le premier est d’augmenter le taux d’ovulation, c’est-à-dire le nombre d’ovules qu’émet une femelle lors d’un cycle (qui est autour de deux en moyenne). La seconde conséquence est de majorer la proportion de ces ovules qui vont être fécondés. Enfin, le flushing influencerait le taux de pertes embryonnaires.
Mais ces effets sont surtout avérés chez les brebis maigres et assez maigres, c’est-à-dire qui présentent une note d’état corporel strictement inférieure à 3 sur une échelle de 0 à 5 à la mise en lutte. En effet, si les brebis sont déjà en bon état (note d’état corporel supérieure ou égale à 3), le gain de productivité apporté par une prise de poids est relativement modeste(1). Les taux de prolificité et de fertilité sur deux cycles de lutte restent inchangés. Seul le taux de fertilité sur le premier cycle de lutte est majoré de 5 % avec des brebis en prise de poids.
Ne pas perdre d’état pendant la lutte
Mais attention, ces femelles en bon état ne doivent surtout pas maigrir pendant la lutte. Cela se traduit en effet par une diminution de la prolificité (de 14 % dans notre étude) et de la fertilité en particulier sur le premier cycle de lutte (de 12 %). Les effets du flushing sur les brebis maigres sont par contre importants. Sur une durée de lutte de 40 jours, les brebis très maigres en début de lutte (note d’état inférieure à 2) affichent un taux de fertilité inférieure de 10 % aux brebis plus en état. Quant au taux de prolificité, il est pénalisé de 20 %.
En résumé, si les brebis sont en bon état, le flushing n’est pas indispensable mais les brebis doivent impérativement se maintenir au cours de la lutte. Si elles sont maigres, la prise de poids est indispensable pour garantir des résultats de reproduction corrects.