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Semer ses prairies sous couvert pour contourner les sécheresses

Technique ancienne, le semis des prairies sous couvert de céréales ou d’un méteil peut permettre de sécuriser l’implantation des prairies à l’automne.

Prairie sous couvert après récolte des céréales.
La prairie émerge sous le couvert et se développe vraiment après la récolte de la céréale ou du méteil.
© V. Bargain

Alors que la phase d’installation d’une prairie est essentielle, sa réussite à l’automne est aujourd’hui très dépendante des conditions de sécheresse persistante de septembre, avec à la clé des mortalités accrues des jeunes plantules. Les graines des espèces fourragères étant très petites, l’implantation doit être particulièrement soignée.

« Il faut semer sur un sol propre, préparer un lit de semence fin, semer à un centimètre de profondeur maximum et appuyer énergiquement après le semis », liste Patrice Pierre. Pour sécuriser l’implantation, le semis sous couvert est une technique à redécouvrir.

Contourner les sécheresses

Patrice Pierre
Patrice Pierre, Institut de l'élevage : « Le semis sous couvert d’une céréale ou d’un méteil en octobre peut être une solution pour contourner les sécheresses de septembre. » © B. Morel
« Avec le changement climatique, implanter des prairies en septembre est devenu compliqué, souligne le spécialiste en production fourragère à l’Institut de l’élevage. Le semis sous couvert d’une céréale ou d’un méteil en octobre peut être une solution pour contourner les sécheresses de septembre, réduire le salissement et sécuriser l’implantation de la prairie. »

Le semis sous couvert d’une céréale ou d’une association céréale-protéagineux peut intervenir entre le 10 et le 15 octobre. « La prairie pourra être exploitée en été si le méteil est récolté en ensilage ou enrubannage, plutôt à l’automne s’il est récolté en grain », précise Patrice Pierre.

Meilleure productivité

La prairie doit être semée le même jour que la céréale ou le méteil. Après semis de la céréale ou du méteil à deux ou trois centimètres de profondeur, la prairie peut être semée dans l’inter-rang, à la volée, en surface, avec ensuite le passage d’un cultipacker pour cacher les graines. Des semoirs à double caisson permettant d’implanter en même temps à deux niveaux de profondeur existent également.

Durant deux années d’essai à la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou, dans le Maine-et-Loire, le semis d’une prairie multi-espèces sous couvert d’un méteil triticale-pois récolté en ensilage a permis d’augmenter la productivité des deux couverts de près de 50 % sur les deux années du suivi, avec une bonne maîtrise de salissement et une bonne qualité d’implantation de la prairie.

Rédaction Réussir

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