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Se protéger du loup, entre utopie et réalité

Les pouvoirs publics ont pris des mesures pour permettre aux éleveurs de protéger leurs troupeaux des attaques de loups. Néanmoins, ces dispositions se sont trouvées généralement inefficaces dans les zones de forte prédation.

Pléthore de moyens de protection des troupeaux ont été testés ces dernières années, par les pouvoirs publics ou via des initiatives privées. La plupart, malheureusement, se sont soldées par des échecs. Lama, âne ou vache Hérens ne remplaceront jamais aussi efficacement le triptyque chien de protection (CPT) – berger – parc de nuit. Et même ces dernières solutions n’ont pas prouvé une efficacité à toute épreuve. Il s’agit cependant des moyens de protection reconnus par le plan national d’actions (PNA) Loup. Pour s’équiper en conséquence, l’éleveur peut recevoir une aide allant de 80 à 100 % du coût. Il suffit pour cela de souscrire à un contrat d’aide à la protection des troupeaux, les formulaires étant disponibles sur les sites internet des préfectures. Ce dispositif permet de couvrir tout ou partie des dépenses liées au gardiennage renforcé (embauche de berger et d’aide-berger), à l’achat, l’entretien et les tests de comportement des CPT, à l’achat de matériel pour parquer les animaux et aux réalisations d’analyses de vulnérabilité et d’accompagnements techniques.

Une modification profonde du travail d’éleveur

 

 
Outre l’efficacité limitée de ces moyens de protection, des incidents entre CPT et autres usagers de la montagne (randonneurs, vététistes, etc.). L’Institut de l’élevage a installé depuis plusieurs années un réseau d’accompagnement pour la mise en place et le suivi des chiens de protection. L’Institut de l’élevage veille également à l’amélioration de la qualité des chiens de protection, notamment en orientant les éleveurs désireux de s’équiper vers des lignées de travail. Après une vague d’attaques sur leur troupeau, Catherine et Nicolas Peccoz, éleveurs de brebis allaitantes dans la Drôme, expliquent leur décision (vidéo disponible sur leseleveursfaceauxpredateurs.fr) : « Cela a été un gros traumatisme. On se demandait ce que l’on faisait, est-ce qu’on arrête tout “merci, au revoir”, ou on essaye de se relever et de mener cette guerre, peut-être perdue d’avance […]. On a opté pour des chiens de protection, en se disant que c’était peut-être la solution la plus efficace. Nous avons donc monté une meute, aujourd’hui nous avons huit CPT et depuis ce jour-là tout a basculé. Au niveau tant de travail, financier, social. Les attaques ont été freinées mais cela a tout changé : nous avons l’impression d’être devenus éleveurs de chiens plus que de moutons. »

 

Que faire après une attaque de loup ?

Votre troupeau a été attaqué et vous suspectez le loup d’être l’auteur de l’agression. Voici les consignes à respecter pour permettre le constat et amorcer le chemin vers l’indemnisation.

 

  • L’attaque doit être déclarée dans les 72 heures après qu’elle a eu lieu.
  • Contactez la permanence de votre DDT ou laissez un message avec vos coordonnées, accompagnées du type d’animal tué, du nombre de victimes et du lieu et de la date de l’attaque.
  • Les animaux tués ne doivent pas être déplacés afin de faciliter le constat de l’agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), protégez-les à l’aide de branchages, pierres ou bâches.
  • Faites le tour de la parcelle afin d’être sûr de trouver toutes les victimes. Rassemblez et comptez le troupeau attaqué pour voir s’il y a d’autres bêtes blessées ou disparues.
  • Isolez les bêtes blessées.
  • Prenez des photos en plan large et rapproché des animaux tués ou blessés pour mettre en évidence les traces de morsures et/ou de consommation.
  • Relevez les numéros d’identification des victimes.
  • Soyez présents le jour du constat pour accompagner l’agent.

 

S’inscrire sur maploup.fr permet d’être alerté en temps réel des déclarations d’attaque de loup sur les troupeaux domestiques de votre territoire.

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