Frédéric Laurent, responsable formation continue à l’Institut Agro - Domaine et centre de formation du Merle, dans les Bouches-du-Rhône.
Quels débouchés pour les futurs bergers au domaine du Merle ?
« L’Institut Agro - Domaine et Centre de formation du Merle forme des jeunes bergers depuis 1931. À ce titre, elle est la plus ancienne école française dans cette filière. Chaque année, une vingtaine de stagiaires de tous horizons sont accueillis dans le cadre de la formation professionnelle continue pour un cursus d’un an. 70 à 80 % des cours proposés sont pratiques. Avec un troupeau transhumant de 1 500 brebis, le domaine est un endroit formidable pour l’apprentissage du métier de berger.
Si tous les âges sont représentés, cette année, plus de 60 % des apprenants ont moins de 26 ans. Sur les 20 dernières années, environ 75 % des personnes formées exercent aujourd’hui une activité dans l’élevage, dont 30 % de chefs d’exploitation et 45 % de bergers salariés. À l’issue de la formation, 90 % des stagiaires ont un emploi. Les stagiaires sont entièrement satisfaits du déroulement de la formation qui recoupe l’ensemble des compétences professionnelles demandées au berger : garde du troupeau dans différents milieux dans un contexte de prédation, gestion sanitaire du troupeau, gestion de la ressource pastorale…
Avoir une vision globale du poste
Il y a une demande forte de la part des éleveurs, qui s’est accentuée avec l’augmentation de la pression de prédation. De nombreux éleveurs ou groupements pastoraux emploient un voire deux bergers et un aide-berger en estive, et, nouveauté, aussi pour la garde d’hiver et de printemps. Il y a ainsi de plus en plus de possibilités pour travailler toute l’année pour les bergers qui le souhaitent : l’estive, puis les agnelages, ensuite les gardes d’hiver, puis de nouveau l’estive.
Lorsque nous parlons emploi avec les stagiaires, l’élément décisif est la relation avec le ou les éleveurs du troupeau à garder. Ensuite vient bien sûr un échange sur l’organisation de la montagne, l’état sanitaire du troupeau, la fonctionnalité des cabanes, l’habitude des brebis à être gardées, les questions salariales… Nous leur conseillons d’avoir une vision globale du poste avant d’arrêter leur choix.