Prendre en compte la durabilité de l’élevage
Alors que la France élabore son plan climat 2030, les filières d’élevage ne veulent pas que leurs efforts soient réduits à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais que la durabilité des productions soit aussi pris en compte.
Les grandes lignes du nouveau plan climat ont été présentées le 22 mai par la Première ministre Élisabeth Borne. Il vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030. « Un plan d’action et des leviers seront identifiés, secteur par secteur, avec les ministères et les acteurs impliqués pour assurer la baisse des émissions de gaz à effet de serre », a précisé Élisabeth Borne lors de ces premières annonces. Il faudra attendre fin juin pour connaître la stratégie complète. « Pour le secteur agricole, l’enjeu est de réduire de près de 20 % ses émissions, avance Interbev dans un communiqué diffusé le 24 mai. Pour cela, le gouvernement mise sur une réduction importante de l’utilisation des engrais azotés mais également sur la poursuite de la baisse des émissions de gaz à effet de serre de l’élevage, déjà amorcée depuis plusieurs années. »
L’interprofession bétail et viande déplore que le défi climatique soit trop souvent réduit aux seuls enjeux liés au carbone. Elle juge « indispensable de considérer tous les atouts environnementaux liés à la durabilité de l’élevage herbivore français tels que le maintien des prairies et des haies qui jouent un rôle fondamental dans la préservation de la biodiversité ».
Stockage de carbone
« L’élevage herbivore français demeure l’un des plus vertueux au monde et est l’un des seuls secteurs avec la forêt capable de compenser une partie de ses émissions, poursuit Interbev. Sous 1 hectare de prairie permanente, c’est en moyenne 85 tonnes de carbone qui sont piégées, auxquelles s’ajoute un stockage supplémentaire chaque année. » La France compte 13 millions d’hectares de prairies permanentes, temporaires et de parcours herbagers en France, et 93 % des élevages ovins pratiquent le pâturage.
« Il est essentiel que le gouvernement prenne en compte l’ensemble des atouts environnementaux de notre filière élevage et viande française, déjà engagée activement dans l’adaptation et l’atténuation du changement climatique et indispensable à la souveraineté alimentaire de notre pays », conclut Jean-François Guihard, président d’Interbev.