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« Pour ne pas travailler à l’aveugle »

Non-sélectionneur, Laurence Caspar a choisi dès le départ de faire peser ses agneaux.

Après avoir bien amélioré la valeur laitière des mères, Laurence Caspar va maintenant sélectionner davantage sur l'index prolificité.
© D. Hardy

Hors cadre familial et installée en Deux-Sèvres en 2009 suite à un parrainage de neuf mois, Laurence Caspar s’est rapidement équipée du logiciel Ovitel. Dès le début, elle s’est aussi inscrite au contrôle de performances pour ses 400 brebis croisées Vendéen – Rouge de l’Ouest. « Je me sers du contrôle de performances pour le choix des réformes » explique l’éleveuse de 42 ans, qui avoue ne pas avoir la mémoire de la carrière des animaux. « Pour les réformes, j’écarte les brebis improductives mais je fais aussi attention à l’apparence de l’animal, à sa longueur, s’il y a des boiteries… L’éleveur dont j’ai pris la suite choisissait beaucoup ses animaux à l’œil en ne gardant par exemple que celles qui avaient les oreilles longues ! ».

Une analyse rapide à chaque pesée et un bilan plus approfondi chaque année

Comme les agnelages sont étalés au printemps avec en plus un lot en contre-saison, le contrôleur passe cinq à six fois dans l’année et toutes les trois semaines au printemps. L’éleveuse profite de la manipulation pour traiter contre les coccidies. Les résultats sont envoyés le jour même par mail avec une analyse rapide du genre « pas de problème » ou « attention, les agneaux doubles sont un peu maigres ». Laurence reçoit la liste des agneaux pesés et une synthèse du lot pour voir comment il se situe par rapport à l’an dernier. En septembre, le peseur reste plus longtemps et il prend une heure pour détailler la synthèse du bilan technique ovin.

Une remontée rapide de la valeur laitière des mères

« Grâce à l’aide du conseil général des Deux-Sèvres, les pesées me reviennent à 500 euros environ par an. Ce n’est pas excessif et ça serait bête de s’en passer et de travailler à l’aveugle. Je pense qu’on avance beaucoup plus vite sur la sélection avec le contrôle de performances. En cinq ans, j’ai déjà vu des résultats. » Ainsi, sans qu’il y ait de grand changement dans l’alimentation, le poids type à 30 jours est passé de 11,6 kilos en 2013 à 13,2 kilos en 2015.

« Le contrôle de performances nous a permis de remonter la valeur laitière des mères, apprécie l’éleveuse. Au point d’avoir quelques mammites, signes qu’il y a maintenant assez de lait. Maintenant, on se rend compte qu’il faut sélectionner en regardant davantage la prolificité. Sans le contrôle de performances, je n’aurais jamais pu autant progresser. J’aurais trié et gardé les agnelles en fonction de la beauté extérieure ou de la corpulence. Là, les index m’indiquent précisément la valeur de l’animal. »

« Des index et des conseils avec la formule reproduction »

« J’ai profité de l’aide financière de FranceAgriMer en 2013 pour tester la formule reproduction sans prendre de risque financier. Il faut dire que je suis progressivement passé de 70 brebis charollaises à mon installation en 1992 à 615 actuellement. Même si je connais très bien la généalogie de mon troupeau, je me rends compte que c’est de plus en plus difficile de suivre individuellement un grand nombre d’animaux. Pour la formule reproduction, le technicien passe deux demi-journées dans l’année. La première fois, il recopie mes carnets d’agnelage pour enregistrer les naissances et les lots de luttes. Ensuite, quinze jours après, nous passons deux bonnes heures à relire ensemble l’inventaire du bilan technique. Ça me permet de me comparer avec des éleveurs du département ou ceux qui ont aussi du Charollais. Dans ma sélection, je fais attention à la conformation et la viande mais, avec le bilan technique, je peux aussi repérer les brebis qui ont fait une campagne de trop et qui partiront à la prochaine réforme. Si je veux devenir un jour sélectionneur ou si mon fils veut le devenir, j’aurais déjà une base avec des animaux indexés. » Philippe Richard, éleveur à Amailloux (Deux-Sèvres)

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