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Formation
Osez la formation spécialisée pour la production ovine

Entre lycées agricoles orientés production ovine et certificats de spécialisation, l’offre de formation dédiée à la filière ovine s’étoffe année après année, et concourt à la professionnalisation de celle-ci.

98 des apprenants de CSO font carrière dans la filière ovine

Le renouvellement générationnel, combiné à une stratégie de professionnalisation, prend corps dans l’offre de formations de la filière ovine. Les certificats de spécialisation ovins (CSO) sont le fer de lance de cette pédagogie orientée sur l’élevage de moutons allaitants et laitiers. « Le CS ovin est une formation professionnalisante qui regroupe à la fois des cours théoriques et beaucoup d’ateliers pour mettre en pratique ce qui est vu en classe », souligne Ingrid Voinson, responsable du CS ovin du CFPPA de Mirecourt, dans les Vosges. Entre les différents CS ovin, le contenu des cours est à peu près identique (excepté pour le CS ovin lait du CFPPA de La Cazotte, voir encadré), la différence va porter sur la durée de l’alternance cours et travail en exploitation. « À Mirecourt, nous avons opté pour un rythme de 15 jours de cours, 15 jours d’exploitation, mais c’est très variable d’un CS à l’autre », reprend l’enseignante.

Les semaines de cours suivent des thématiques particulières. « On commence par une présentation de la filière, comment elle est structurée, quelques chiffres clés pour permettre aux apprenants de se resituer et de mettre tout le monde à niveau sur ces connaissances de base, explique Ingrid Voinson. Ensuite, on va aborder tous les sujets de l’élevage, par sessions : santé, sélection, reproduction, alimentation, etc. » La partie pratique du temps passé au centre de formation est primordiale et permet aux apprenants de mettre des images sur les notions vues en cours mais aussi de garder l’esprit ouvert grâce à de nombreuses visites d’élevages. « Il faut savoir que le matin nous sommes en cours, mais toutes les après-midi se passent soit sur la ferme du lycée, soit sur des exploitations voisines », insiste Franck Dudognon, du CFPPA Les Vaseix – Bellac (Haute-Vienne).

Les enseignants montrent aussi la dynamique de la filière en organisant des sorties scolaires sur les évènements de la filière, tels que le salon Tech-Ovin à Bellac (Haute-Vienne), les journées techniques régionales. Les apprenants sont également invités à participer aux différentes manifestations que sont par exemple les rallyes bergerie ou encore les Ovinpiades des Jeunes Bergers. Les apprenants et enseignants des huit CSO du réseau certifiés par Inn’Ovin se retrouvent tous les ans à la Ferme du Mourier – Ciirpo pour des rencontres nationales qui permettent à chacun d’élargir son réseau professionnel.

« Nous essayons dans la mesure du possible d’organiser des voyages d’étude pour que nos élèves s’ouvrent à d’autres systèmes que ceux que l’on a pu voir en cours, reprend Ingrid Voinson, du CSO de Mirecourt. Nous allons par exemple sur la ferme de Paysat-Bas de Fedatest, nous rencontrons des acteurs de la filière laine et nous avons des partenariats avec la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, etc. » Le CSO du Lot a même réussi à mutualiser des voyages d’étude avec le programme européen Erasmus.

Pour accéder à la formation des CSO, les candidats déposent un dossier. « On retient ceux qui ont vraiment un projet, une motivation pour s’installer ensuite », explique Guillaume Godrie, du CSO du Lot. Avec un objectif de 100 apprenants formés par an, les tailles de promotion sont assez variables d’un CS à l’autre. À Bellac, on compte entre 15 et 20 apprenants, contre 10-12 dans le Lot et une grosse dizaine dans les Vosges. Le certificat de spécialisation ovin se décline en deux formules : l’apprentissage et le stage. Le premier dure un an et se base sur un contrat avec une entreprise, le deuxième s’étale sur huit mois. « Le CS ovin est accessible tout de suite après le baccalauréat général ou technique, mais on observe un niveau scolaire des apprenants de plus en plus élevé avec des BTS, des licences et même des ingénieurs qui intègrent la formation », appuie Guillaume Godrie. À peu près la moitié des apprenants ne sont pas issus du milieu agricole et la parité hommes-femmes est à peu près respectée. « Il y a beaucoup de personnes plus âgées qui sont en reconversion professionnelle qui passent par la case CSO. C’est indispensable avant de s’installer en production ovine. C’est une formation technique et pratique, qui vient compléter l’enseignement plus généraliste qu’on va avoir avec un BPREA », soutient le formateur du Lot.

Après la formation, 98 % des apprenants qui obtiennent leur certificat restent dans la filière ovine et 90 % s’installent ou ont un projet d’installation à court terme.

Charles Majou, 22 ans, ex-stagiaire au CSO de Bellac

"Une boîte à idées dans laquelle on pioche ce qui nous parle"

 

 
Charles Majou, 22 ans, prévoit de s'installer dès 2023 sur l'exploitation familiale. Le CS ovin est pour lui une étape essentielle pour tout futur éleveur.
Charles Majou, 22 ans, prévoit de s'installer dès 2023 sur l'exploitation familiale. Le CS ovin est pour lui une étape essentielle pour tout futur éleveur. © B. Morel

 

« Je suis originaire de Vendée, où mon père est éleveur de 120 brebis allaitantes et avec qui j’ai un projet d’installation. Je suis allé au CS ovin de Bellac pour voir autre chose que mon département. C’est pourquoi j’ai choisi le parcours en apprentissage, pour découvrir un système différent de celui de l’élevage familial. J’ai d’abord suivi un bac STAV et un BTS Acse où la production ovine était très peu abordée. Je sentais qu’il me manquait quelque chose avant de me lancer et j’avais besoin de me confronter à l’élevage ovin pour mettre ma motivation à l’épreuve. Le CS m’a permis d’acquérir de l’expérience et de me créer un réseau, tout en découvrant de nouvelles techniques grâce aux visites d’élevage. Cela m’a donné des idées à mettre en place sur mon élevage, au niveau de l’aménagement des bâtiments et j’aimerais bien que l’on passe au pâturage cellulaire pour valoriser au mieux nos surfaces. Selon moi, le CSO est comme une grosse boîte à idées dans laquelle on va pouvoir piocher ce qui nous plaît, ce qui nous touche comme pratiques. »

La Cazotte n’oublie pas l’ovin lait

 

 
Séverine Cassel, responsable du CS ovin lait de La Cazotte (Aveyron) : "nos élèves profitent du savoir-faire, de la modernité et de la qualité des exploitations du rayon de Roquefort mais nous leur faisons découvrir les autres systèmes de production."
Séverine Cassel, responsable du CS ovin lait de La Cazotte (Aveyron) : "nos élèves profitent du savoir-faire, de la modernité et de la qualité des exploitations du rayon de Roquefort mais nous leur faisons découvrir les autres systèmes de production." © B. Morel

 

Unique formation spécifique à l’élevage de brebis laitière, le CS ovin lait de l’EPL de La Cazotte, à Saint-Affrique (Aveyron) accueille une dizaine d’apprenants par promotion, répartis moitié – moitié entre apprentis et stagiaires. « Nous disposons du savoir-faire et de la qualité des élevages du rayon de Roquefort, mais nous avons à cœur d’ouvrir nos élèves à tous les systèmes, décrit Séverine Cassel, enseignante au CS ovin lait. Le développement du quatrième bassin est très fort sur notre territoire et cela se ressent au sein de la formation et dans le profil des apprenants. »

L’EPL de la Cazotte propose aussi une licence ovine, qui s’adresse d’avantage aux personnes souhaitant devenir conseiller ou technicien ovin. Une offre de formations courtes de quelques jours à une semaine est également disponible sur des thématiques précises.

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