Miser sur les oligo-éléments pour des agnelages productifs
Les oligo-éléments sont présents en faible quantité dans l’organisme des ovins, mais sont indispensables à son fonctionnement, notamment en période de gestation. Retour rapide sur quinze ans de recherche.
Les oligo-éléments sont présents en faible quantité dans l’organisme des ovins, mais sont indispensables à son fonctionnement, notamment en période de gestation. Retour rapide sur quinze ans de recherche.
Les besoins des brebis changent pendant la période de gestation. C’est pourquoi les rations doivent être adaptées afin de leur procurer assez d’énergie, de protéines, mais également de minéraux pour le bon développement des agneaux et une bonne lactation. Depuis quinze ans, les chercheurs se penchent de plus en plus sur les effets des macro-éléments ainsi que des oligo-éléments sur l’état des brebis et agneaux. Une étude de 2019 montre que l’apport de zinc, sélénium et cobalt en bolus pendant les six dernières semaines de gestation permet aux agneaux d’avoir un poids au sevrage plus important que lorsque leur mère n’a pas été supplémentée en minéraux. Il est à savoir que le fœtus mange en premier les oligo-éléments durant la gestation. Lors d’expérimentations complémentaires, l’apport en minéraux plus élevé que les recommandations s’est avéré particulièrement efficace pour les agnelages en contre saison.
Pour les primipares, que leurs besoins alimentaires soient satisfaits ou non, la complémentation en sélénium dès la reproduction permet de meilleurs rendements en colostrum. Celui-ci est alors plus riche en sélénium, lactose, protéines, avec moins de gras mais de meilleure qualité qu’avec un apport faible en sélénium. De plus, au moment de la lactation, le rendement en lait est meilleur et son taux de sélénium est plus élevé. La NEC des brebis multipares est améliorée à partir du milieu de la gestation, et le sélénium est transmis en grande quantité dans le sang des mères et des agneaux. D’autre part, des chercheurs ont montré que les besoins en vitamine B12 et en sélénium ne varient pas avant et après le sevrage, il faut donc veiller à ne pas provoquer de carence de cet oligo-élément qui provoquerait des problèmes musculaires.
Malgré les bienfaits de la supplémentation en minéraux, il faut rester vigilant à ne pas la surdoser. En effet, l’expérience montre qu’en cas d’apports d’oligoéléments, de macro-éléments et de vitamines trop élevés pendant la gestation, les agneaux absorbent moins d’anticorps et ont des problèmes digestifs à la naissance. L’un des écueils rencontrés avec les oligo-éléments, est qu’ils sont issus des roches à la base du sol, et transmis dans certains types de plantes et de sol en surface. Le sol varie de façon locale donc il y a des solutions à adopter pour chaque zone. La monoculture, les rotations un peu diversifiées et les cultures qui demandent beaucoup d’oligo-éléments au sol vont donc faire varier l’apport en oligo-éléments dans les rations. Les expérimentations continuent afin de pouvoir mieux maîtriser les apports en minéraux dans les rations sans que cela soit trop onéreux, et mieux connaître leurs effets.
Le saviez-vous ?
Les signes de carence peuvent être les suivants : en cas de manque de cuivre on note la paralysie de l’arrière-train ou des problèmes de peau, pour l’iode c’est l’apparition d’un goitre et pour le cobalt on observe des problèmes de globules rouges, de peau ou une diminution de l’efficacité alimentaire.
Les oligo-éléments ne doivent pas être négligés
La particularité des oligo-éléments est leur caractère indispensable malgré leur très petite quantité dans l’organisme. Parmi ceux-ci, nous retrouvons le fer, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le zinc, l’iode et le sélénium. Leurs recommandations journalières sont de l’ordre du milligramme et ils n’ont pas du tout le même rôle que les macro-éléments (calcium, potassium, magnésium, sodium…) qui eux ont des recommandations journalières de l’ordre du gramme. Pour apporter des minéraux aux animaux, les bolus individuels, les galets effervescents et les pompes doseuses sont des alternatives aux classiques pierres à lécher.