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Chantal Alvergnas, éleveuse de 300 brebis laitières en Aveyron
« Les vautours assurent un équarrissage rapide et écologique »

 © A. Strachan
© A. Strachan

« Depuis 2011, nous avons mis en place une placette d’équarrissage. Nous y déposons entre 15 et 20 ovins adultes par an, plus quelques agneaux. Les corvidés, les chiens, les renards et surtout les vautours se chargent de faire disparaître les carcasses, ne laissant que la peau et les os. La placette fait environ un hectare, entouré de pins, en légère pente ce qui permet un envol facilité des vautours après leur repas. Elle se situe à 250 mètres de la bergerie qui abrite nos brebis laitières conduites en bio sur le plateau du Larzac, dans le PNR des Grands Causses. Nous avons fait agréer la placette par la DDCSPP. Nous devons la nettoyer de temps en temps et nous réalisons également un recensement des cadavres que nous déposons, avec le numéro de l’animal, son poids, la cause de sa mort et la date où il a été déposé sur la placette. Toutes ces données sont envoyées chaque année à la DDCSPP et la Ligue de protection des oiseaux des Grands Causses. De notre côté nous veillons à retirer les boucles d’identification et tout élément qui pourrait nuire à la santé de la faune sauvage. De même, les brebis euthanasiées chimiquement ne sont pas mises sur la placette.

L’équarrisseur n’est presque jamais venu

Avec le retour des vautours fauves et moines dans les années quatre-vingt-dix, nous n’avons quasiment jamais eu à faire appel aux services d’équarrissage. En effet, une fois la dépouille déposée, les vautours peuvent être sur place en dix minutes et finissent leur curée dans l’heure. En plus de cela, d’un point de vue sanitaire, c’est optimal : les vautours sont des culs-de-sac épidémiologiques et les placettes sont dédiées à un seul élevage. L’été, les vautours dorment à proximité immédiate de notre exploitation mais il n’y a jamais eu de problème d’attaque sur nos animaux vivants ni sur ceux de nos voisins. Même s’il a pu arriver que des brebis âgées ne rentrent pas avec le troupeau et passent la nuit dehors, nous les avons toujours retrouvées en vie. »

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