Les feuilles d’acacia pour lutter contre le réchauffement climatique
Le concours international francophone « ma thèse en moins de 180 secondes », qui s’est tenu le 27 septembre à Lausanne, permet la vulgarisation scientifique des travaux de jeunes chercheurs. Le premier prix a été remporté par Genviève Zabré, docteur spécialisé en physiologie et santé animales au Burkina Faso. Avec sa thèse sur L’utilisation des plantes médicinales dans la lutte contre le méthane émis par les ruminants, elle a pu démontrer que les vertus antiparasitaires des feuilles d’acacia, entre autres plantes médicinales, aidaient à diminuer le volume de méthane produit par la rumination des ovins. Non sans humour, elle explique à l’assemblée les mécanismes de la rumination et l’action des bactéries méthanogènes présentes dans le rumen. « Comment empêcher le mouton de roter ? Ni avec du scotch sur la bouche (le gaz sortirait ailleurs…), ni avec des produits pharmaceutiques, chers et compliqués à utiliser pour les grands troupeaux, questionne la scientifique. […] il faut éliminer ces bactéries directement dans la panse du mouton, grâce aux plantes médicinales ». Geneviève Zabré pointe surtout Acacia raddiana, aussi appelé « gomme du Sahel », car sa grande disponibilité dans les zones subsahariennes le rend attractif pour les éleveurs de la région. L’acacia se démarque par sa richesse en éléments actifs, connus pour leurs pouvoirs antibactériens. Elle conseille donc de ramasser les feuilles de cet arbre, de les sécher et de les incorporer dans la ration des brebis. Les éléments actifs se fixent sur les bactéries et permettent d’éliminer jusqu’à 80 % des bactéries méthanogènes, induisant ainsi une réduction de moitié des émissions de méthane par l’animal.