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Les éleveurs ovins ont-ils adopté le numérique ?

Le réseau Sm@rt élevage, piloté en France par l’Institut de l’élevage, vise à améliorer l’accès aux solutions technologiques et numériques pour les éleveurs de ruminants. Pour mieux comprendre où se situe le curseur, une enquête a été réalisée auprès de ceux-ci pour connaître leurs pratiques.

Les éleveurs ovins ont-ils adopté le numérique ? C’est la question que se sont posée les équipes de l’Institut de l’élevage, en réalisant une enquête de grande ampleur en 2023. Avec plus de 2 000 éleveurs répondants pour l’ensemble des productions de ruminants, cette enquête permet de comprendre les freins à l’acquisition de nouvelles technologies, les avantages et les limites rencontrés pendant leur utilisation. Les résultats de ce sondage entrent dans le cadre des actions de Sm@rt (Small Ruminant technologies), un réseau thématique financé par l’Union européenne, qui vise à créer un réseau européen et international autour de l’élevage de précision et de l’utilisation des nouvelles technologies en petits ruminants. Ce réseau a pour objectif de mettre en regard les besoins et les attentes des éleveurs avec les différentes technologies de précision associées aux petits ruminants, en en améliorant la compréhension, les connaissances et l’acceptation.

Un investissement croissant avec la taille du troupeau

Parmi les répondants au questionnaire diffusé par mail et réseaux sociaux, 240 sont éleveurs ovins allaitants, avec en moyenne des troupes de 430 têtes, et 125 éleveurs ovins laitiers, avec en moyenne 437 brebis. « Plus les troupeaux sont de grande taille, plus les éleveurs s’équipent en technologies d’automatismes et numériques », décrit Estelle Nicolas, de l’Institut de l’élevage.

En ovin viande, la catégorie d’équipement qui semble être la plus répandue est l’automatisme avec 44 % des répondants positifs. Parmi eux, 29 % sont équipés de balance électronique et 32,2 % prévoient de s’équiper prochainement. En seconde position, on trouve la louve automatique, utilisée par 15,5 % des répondants, puis la porte de tri, que l’on retrouve à hauteur de 7,8 % dans les réponses. En ovin lait, les catégories qui sortent en pole position sont également les automatismes (54 %) et le monitoring de bâtiment (56 %).

Un engouement pour le monitoring du bâtiment

Cette catégorie comprend notamment la ventilation automatique, installée par 35,7 % des répondants et les capteurs d’ambiance (température, hygrométrie, etc.) à 25,4 %. Ils sont 16,7 % des répondants à utiliser aujourd’hui des caméras dans les bâtiments, mais plus de 30 % affirment vouloir s’équiper également à court ou moyen terme (même tendance en ovin viande, avec 15,9 % d’utilisation actuelle de caméra et 36,7 % de prévision d’investissement). Les éleveurs ovins viande se montrent également intéressés par la gestion numérique du pâturage et des fourrages (26 % contre 21 % en lait), grâce notamment aux stations météo (14,3 %), l’utilisation de drones (8,6 %) ou encore des clôtures connectées (7,3 %). En ovin lait, les éleveurs vont davantage miser sur le monitoring de la traite pour 35 % d’entre eux, avec les capteurs de jaugeage du tank (20,6 %) et les lecteurs portables de cellules somatiques (15,9 %). Les compteurs de lait ne sont utilisés que par 3,2 % des répondants, mais près de 20 % prévoient d’en installer.

Le frein à l’équipement en numérique est sans surprise le coût de l’investissement, évoqué par un petit tiers des répondants en viande et 28 % en lait. Les éleveurs allaitants s’inquiètent ensuite de la complexité d’utilisation (23 %) alors que les laitiers ne ressentent pas le besoin de ses outils (23 %).

Enfin, parmi les utilisateurs de ces outils, 83 % estiment gagner du temps de travail en ovin lait, contre 76 % en viande. Les éleveurs allaitants considèrent par ailleurs que le numérique donne une image plus attractive de leur métier (67 %) et offre un gain de confort de travail (64 %). Les éleveurs de brebis laitières sont 79 % à apprécier les possibilités de ces technologies pour le partage d’informations entre associés et conseillers. À l’utilisation, une des limites communes aux deux productions est le manque de connectivité internet, en fixe ou mobile et les éleveurs lait s’inquiètent de l’utilisation abusive des données tandis que les éleveurs allaitants se questionnent sur le rapport coût/bénéfices et remarquent un manque d’interopérabilité entre les technologies.

Côté web

L’espace web Smart Élevage interactif proposé par l’Institut de l’élevage présente les dossiers, publications, fiches techniques et actualités sur les différentes thématiques autour du numérique en élevage : idele.fr/smartelevage/

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