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Coronavirus
[Les éleveurs ovins face au coronavirus – 2] Arrêt des inséminations

Face aux mesures de confinement pour tenter d'endiguer l'épidémie de covid-19, les filières agricoles tentent de s'organiser. La filière ovine ne fait pas exception à la règle et nous avons donné la parole aux éleveurs qui font part de leur quotidien dans cette situation exceptionnelle. Témoignage d'un éleveur de brebis laitières dans le Tarn.

Jérôme Redoules, éleveur de brebis laitières dans le Tarn.
© D. Hardy

« Après une semaine de confinement national, la filière lait n’avait pas encore été vraiment impactée. A ce jour, seules quelques consignes de modération de production ont été lancées par certains collecteurs-fabricants. Mais aujourd’hui nous avons appris que les inséminateurs ne viendraient plus poser les éponges. Les brebis déjà épongées seraient inséminées mais ça s’arrête là. Cet arrêt durerait au moins deux semaines, il faut donc s’attendre à ce qu’il n’y ait pas de mises-bas pendant la première quinzaine de septembre. Si l’inséminateur ne passe plus pendant quinze jours, ça ira encore, nous pourrons tous faire un effort. Mais au-delà, nos troupeaux risquent d’en être durablement impactés. Il ne faut pas oublier que dans beaucoup de troupeaux laitiers, l’insémination artificielle représente près de la moitié des effectifs et les agnelles qui en sont issues servent au renouvellement. Les béliers présents dans les bergeries ne suffiront pas à combler le manque et il y aura de la perte en génétique. Nous n’y sommes pas encore, mais nous devons déjà nous préparer et trouver des solutions.

Le confinement n’impacte pas trop mon travail au quotidien, je dois dire qu’à la campagne, cela est plus facile à vivre vu que je passe plus de temps dehors qu’à l’intérieur. Néanmoins, je n’ai pas tout sur mon exploitation et il faut bien aller acheter du matériel, de l’aliment, de l’engrais. Les restrictions de déplacements compliquent un peu les choses, mais je n’ai pris la voiture qu’une fois cette semaine pour aller chez un fournisseur.

Au niveau de la collecte de lait, les chauffeurs et nous-mêmes avons reçu des instructions de biosécurité. Nous sommes tenus de nettoyer les poignées des portes, les branchements des tuyaux… en bref tout ce qu’est susceptible de toucher le ramasseur. Ce n’est pas bien contraignant, c’est normal vis-à-vis de la sécurité du collecteur et nous faisons avec.

La plus grande crainte est l’évolution du marché, c’est très compliqué car les prévisions se font au jour le jour et dans le Rayon de Roquefort, la filière viande est intrinsèquement liée à la filière lait. Moins de lait signifiera immanquablement moins de viande… »

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