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Les boucles ultra-haute fréquence pour gagner du temps en tri

L’Institut de l’Élevage évalue le potentiel de l’identification animale électronique par les boucles ultra-haute fréquence, qui pourrait engendrer des gains de temps considérables lors des comptages.

Les boucles sont lues par quatre antennes lors du passage des animaux dans le large couloir. © D. Hardy
Les boucles sont lues par quatre antennes lors du passage des animaux dans le large couloir.
© D. Hardy

L’ultra-haute fréquence est largement utilisée dans l’industrie mais cette technologie est émergente dans le secteur de l’élevage, explique Sébastien Duroy, chef de projet à l’Institut de l’Élevage. Pourtant, elle permettrait un gain de temps considérable et un confort pour l’éleveur lors du tri des animaux ». En effet, ce dispositif permettrait d’identifier plusieurs animaux en même temps passant dans un couloir de 2 à 2,20 mètres de large. Cette largeur a été retenue car elle permet la meilleure lecture possible tout en permettant une circulation fluide des animaux. Grâce à un lecteur ultra-haute fréquence (UHF) relié jusqu’à quatre antennes (pour une réussite très correcte de lecture, seulement deux antennes pourraient suffire) disposées de part et d’autre du couloir, chaque animal, qu’il soit à l’arrêt, qu’il marche ou qu’il court, est identifié grâce à sa boucle contenant le transpondeur UHF (puce et antenne). Pour l’instant, les essais ont été menés sur les fermes expérimentales de Carmejane (04) et du Mourier (87), partenaires de l’Institut de l’Élevage.

En 2017, des essais ont été effectués dans un centre de rassemblement. "L’objectif est de tester cette technologie sur l’ensemble des acteurs de la filière potentiellement concernés" explique Sébastien Duroy, en charge de la conduite de l’expérimentation sur l’identification électronique à ultra-haute fréquence (UHF) menée depuis un an et demi. Reste à faire des essais dans les bergeries des abattoirs, qui devraient être effectués au début 2018. Malgré les nombreuses questions techniques et réglementaires qui sont encore à l’étude pour l’utilisation de cette nouvelle boucle, les résultats d’expérimentation ont été jusque-là très intéressants. Le taux de lecture actuel, avec du matériel qui n’est pour l’instant pas adapté à des conditions d’élevage, s’échelonne entre 96 et 100 % avec un dispositif de quatre antennes et entre 94 et 100 % avec seulement deux antennes. La nature des matériaux des claies de contention pourrait également avoir une importance.

Claies en bois ou claies métalliques ?

D’après les premiers résultats, les barrières métalliques provoquent un effet de résonance des ondes et augmenteraient de ce fait l’efficacité de lecture. Dès lors, une première configuration optimale se dessine au vu des essais. Si le comptage est effectué via un couloir de barrières métalliques avec quatre antennes disposées de part et d’autre, le taux de lecture est de 100 %, dans 89 % des cas et de 99 % pour les cas restants. Ces essais sont menés dans l’optique où les animaux se trouvent en parc et sont facilement conduits dans le couloir pour le tri. Mais qu’en est-il lorsque les animaux sont au pâturage et que le berger souhaite changer de parcours tout en s’assurant de ne laisser aucune bête derrière lui ? La ferme expérimentale de Carmejane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a mené quelques essais à titre indicatif sur la possibilité de compter les animaux en conditions « sortie de parc ». Pour cela, l’équipe de recherche a mis en place en portail d’environ trois mètres de large et d’un peu plus d’un mètre de haut, sur lequel sont disposées les antennes. Le taux de réussite de lecture avec quatre antennes se maintient autour de 99-100 %. Cependant, moins il y a d’antennes, moins la lecture est complète. Ainsi avec trois antennes, la réussite est comprise entre 95 et 97 % et avec seulement deux antennes, elle est comprise entre 82 et 91 %. Les essais vont continuer, à travers l’optimisation du matériel à cette utilisation particulière, notamment sa facilité de transport et d’installation, sa légèreté, sa résistance, son autonomie, etc.

Une technologie prometteuse qui nécessite plus de données

« À l’heure actuelle, les essais avancent petit à petit car l’offre de matériels sur le marché est faible voire inexistante, les fabricants de matériel d’élevage préférant attendre des résultats plus probants avant de se lancer dans l’UHF alors que nous avons besoin de matériel pour avancer. C’est un peu le serpent qui se mord la queue », expose Sébastien Duroy, qui lance un appel aux fabricants qui voudraient mettre leurs prototypes à l’essai. Aujourd’hui, les boucles UHF sont conçues par l’entreprise Roxan, qui a bénéficié d’un fonds européen pour entreprendre le développement de cet outil. Concernant l’investissement à réaliser, cela reste vague aujourd’hui puisque le matériel n’est pas encore prévu pour l’utilisation en élevage, mais un lecteur UHF devrait être dans la même gamme de prix qu’un lecteur basse fréquence. Idem pour les boucles, qui ne devraient pas coûter plus cher mais qui devront impérativement remplacer les actuelles. « C’est une technologie prometteuse, mais nous avons besoin d’avancer encore dans l’expérimentation pour avoir plus de recul », conclut Sébastien Duroy.

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