Dossier
Les atouts des prairies permanentes
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Elles ont la faveur des mesures agri-environnementales
mais pas forcément celle des éleveurs, qui les qualifient souvent de trop peu productives. Etat des lieux des nombreux avantages des prairies permanentes
Elles sont souvent considérées comme peu productives et de valeurs alimentaires modestes. Et pourtant, de nouvelles références mettent en évidence les atouts méconnus des prairies permanentes qui couvrent aujourd’hui près du tiers de la surface agricole française.
En Limousin, par exemple, elles représentent la moitié de la surface en herbe et participent largement à l’alimentation du troupeau, en particulier par le pâturage. De plus, la prairie permanente apparait désormais au niveau européen comme un levier important pour le maintien de la qualité de l’environnement. Synonyme de biodiversité végétale et animale, elle a aussi la capacité de stocker du carbone et de freiner l’érosion. Pour l’éleveur, la prairie permanente est avant tout une prairie de longue durée et dont la flore est spontanée, c’est-à-dire non semée. Elle n’entre pas dans la rotation des cultures, ce qui la différencie des prairies temporaires.
La définition adoptée dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) est différente. Actuellement, les règlements européens définissent les pâturages permanents comme les terres consacrées à la production d’herbe qui ne font pas partie du système de rotation des cultures de l’exploitation depuis cinq années ou davantage. Les prairies temporaires sont assimilées à des pâturages permanents dès lors qu’elles entrent dans leur sixième année d’existence, sauf si elles sont intégrées dans une rotation longue (plus de cinq ans).
Grâce à une étude (1) conduite en élevages ovins et bovins de 2008 à 2010, la qualité des prairies permanentes et leurs modes d’utilisation sont aujourd’hui mieux connus. Ce programme a réuni plus de quarante partenaires de la recherche, de l’enseignement et du développement agricole des grandes régions herbagères françaises exception faite des Alpes et du pourtour méditerranéen. Un réseau de 190 parcelles représentant la diversité des modes de gestion et des situations agro-climatiques a ainsi été constitué et suivi pendant deux ans. La production d’herbe à quatre reprises au cours de l’année ainsi que la valeur alimentaire de l’herbe ont été mesurées. La diversité floristique a été évaluée.
L’expérience des éleveurs sur l’utilisation de ces prairies a été relevée à partir d’une enquête. Au final, l’image des prairies permanentes est plutôt redorée. En matière de valeur alimentaire, elles n’ont rien à envier aux prairies temporaires, en particulier au printemps. Si certaines prairies restent certes peu productives, 25 % d’entre elles produisent plus de huit tonnes de matière sèche par hectare et par an avec un niveau de fertilisation limité. Enfin, la majorité des éleveurs ovins savent tirer partie de cette diversité et donner à chaque parcelle le rôle qui lui convient le mieux.
(1) Étude financée sur des fonds CASDAR: « prairies permanentes : des références pour valoriser leur diversité »
La suite de ce dossier dans Pâtre 594 mai 2012
En Limousin, par exemple, elles représentent la moitié de la surface en herbe et participent largement à l’alimentation du troupeau, en particulier par le pâturage. De plus, la prairie permanente apparait désormais au niveau européen comme un levier important pour le maintien de la qualité de l’environnement. Synonyme de biodiversité végétale et animale, elle a aussi la capacité de stocker du carbone et de freiner l’érosion. Pour l’éleveur, la prairie permanente est avant tout une prairie de longue durée et dont la flore est spontanée, c’est-à-dire non semée. Elle n’entre pas dans la rotation des cultures, ce qui la différencie des prairies temporaires.
La définition adoptée dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) est différente. Actuellement, les règlements européens définissent les pâturages permanents comme les terres consacrées à la production d’herbe qui ne font pas partie du système de rotation des cultures de l’exploitation depuis cinq années ou davantage. Les prairies temporaires sont assimilées à des pâturages permanents dès lors qu’elles entrent dans leur sixième année d’existence, sauf si elles sont intégrées dans une rotation longue (plus de cinq ans).
Grâce à une étude (1) conduite en élevages ovins et bovins de 2008 à 2010, la qualité des prairies permanentes et leurs modes d’utilisation sont aujourd’hui mieux connus. Ce programme a réuni plus de quarante partenaires de la recherche, de l’enseignement et du développement agricole des grandes régions herbagères françaises exception faite des Alpes et du pourtour méditerranéen. Un réseau de 190 parcelles représentant la diversité des modes de gestion et des situations agro-climatiques a ainsi été constitué et suivi pendant deux ans. La production d’herbe à quatre reprises au cours de l’année ainsi que la valeur alimentaire de l’herbe ont été mesurées. La diversité floristique a été évaluée.
L’expérience des éleveurs sur l’utilisation de ces prairies a été relevée à partir d’une enquête. Au final, l’image des prairies permanentes est plutôt redorée. En matière de valeur alimentaire, elles n’ont rien à envier aux prairies temporaires, en particulier au printemps. Si certaines prairies restent certes peu productives, 25 % d’entre elles produisent plus de huit tonnes de matière sèche par hectare et par an avec un niveau de fertilisation limité. Enfin, la majorité des éleveurs ovins savent tirer partie de cette diversité et donner à chaque parcelle le rôle qui lui convient le mieux.
(1) Étude financée sur des fonds CASDAR: « prairies permanentes : des références pour valoriser leur diversité »
La suite de ce dossier dans Pâtre 594 mai 2012