Le pérail se tourne vers l’IGP
Après avoir vu sa demande d’AOP rejetée par l’Inao en juin, l’association pour la défense et la promotion du pérail se tourne vers l’IGP.


Son histoire a failli s’achever lors de l’industrialisation du roquefort. Mais le pérail a tenu bon, grâce à une poignée d’irréductibles producteurs et fromagers qui ont pérennisé la tradition et maintenu à flot le petit palet de brebis. Aujourd’hui, la poignée s’est muée en un millier d’exploitations agricoles et environ 140 emplois découlent du travail du pérail en fromagerie. L’association du pérail, présidée par Jean-François Dombre, producteur fromager, milite depuis de nombreuses années pour faire reconnaître officiellement le caractère particulier de ce produit de terroir. Après une sévère déconvenue lors de la demande d’obtention de l’AOP auprès de l’Institut national des appellations d’origine (Inao), avec près de 70 % de réponses négatives données par les membres du comité des AOP, l’association n’a pas pour autant abandonné son combat. Les membres de l’association du pérail ont appris de leurs erreurs et ont compris les raisons du refus de l’Inao : un cahier des charges trop hétérogène, avec des fabricants aux profils variés (industriels, fermiers, artisans) et une recette pas assez précise.
L’IGP plus cohérente avec la fabrication du pérail
Qu’à cela ne tienne, les membres de l’association sont investis aujourd’hui dans la démarche vers l’obtention de l’IGP, plus adaptée au mode de fabrication du pérail. En effet, la fameuse pastille bleue et jaune reflète davantage un savoir-faire et une qualité liés à une origine géographique, avec néanmoins un cahier des charges plus souple qu’avec les AOP. « Avec 1 000 tonnes fabriquées par an, le pérail a vraiment besoin de cette protection, explique Jean-François Dombre. Si nous avions demandé l’AOP lors du nouvel essor du pérail dans les années soixante-dix, nous l’aurions sans doute obtenue. Mais personne n’avait alors imaginé l’ampleur qu’il prendrait en 40 ans. » D’après le président de l’association, la directrice de l’Inao s’est engagée à ce que le pérail obtienne son IGP dans les trois prochaines années. En attendant, l’association du pérail va se transformer en organisme de défense et de gestion (ODG) dont les statuts seront officiellement validés et reconnus par l’Inao.