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L’agrivoltaïsme s’affirme dans la réglementation et la recherche française

Grâce aux expérimentations de l’Inrae et la résolution du Sénat du 4 janvier, les élevages ovins bénéficient de plus de données et d’un meilleur cadre réglementaire pour l’agrivoltaïsme.

L'herbe sous les panneaux ne brûle pas même par forte sécheresse.
L'herbe sous les panneaux ne brûle pas même par forte sécheresse.
© JPee

Si des observations empiriques ont été faites quant aux bienfaits du pâturage dans les parcs solaires, le cadre régi par les appels à projets et les effets biologiques à long terme sur les prairies sont à préciser. C’est pourquoi l’Inrae a établi des partenariats avec des éleveurs et des entreprises photovoltaïques ; et que le Sénat a voté une résolution levant les freins à l’agrivoltaïsme.

L’herbe pousse deux fois plus sous les panneaux

Le premier été de mesures est de bon augure. Dans le cadre d’un projet entrepris début 2020 dans l’Allier et le Cantal, l’Inrae a mesuré la pousse de l’herbe dans les parcs photovoltaïques. Les résultats sont les suivants : l’humidité est supérieure de 28 % et la température est inférieure d’environ 5 °C sous les panneaux. Catherine Picon-Cochard, directrice de l’unité recherche sur l’écosystème prairial précise : « nous avons observé que la pousse de l’herbe sous les panneaux est de 125 % à 200 % supérieure à celle en pleine lumière. L’indice de végétation est aussi plus élevé, c’est-à-dire que l’herbe reste verte plus longtemps ». Les panneaux protègent de la sécheresse, mais aussi du gel l’hiver.

Le 4 janvier, le Sénat votait une résolution afin de faciliter la mise en place de projets agrivoltaïques. À cette occasion, le ministre de l’agriculture était présent, et affirmait que la production d’énergie « doit rendre un service à l’activité agricole et ne pas s’y substituer ». Il a ajouté qu’il était nécessaire de clarifier le cadre réglementaire actuel, « cela donne lieu à des interprétations très différentes selon les territoires et à une jurisprudence fluctuante […] Je partage votre résolution de fixer un cadre national harmonisé, au-delà de la définition des appels d’offres ». Enfin, il a insisté sur sa volonté de faire contrôler et suivre dans le temps le maintien de l’activité agricole dans ces projets.

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