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L’agneau de Lozère poursuit sa route

L’assemblée générale de l’association Elovel s’est déroulée en fin d’année, à Monts-de-Randon, en Lozère. Face aux nouvelles contraintes de climat, l’agneau de Lozère adapte son cahier des charges.

Voilà désormais 32 ans que l’association Elovel (pour ÉLevage Ovin et Environnement en Lozère) œuvre pour le développement de la filière ovine départementale. Et aujourd’hui, tous les voyants semblent être au vert. C’est en tout cas ce qui est ressorti lors de son assemblée générale, qui s’est déroulée le 16 décembre. « C’est une filière puissante, de qualité, et reconnue depuis 2008 grâce à l’obtention de l’Indication géographique protégée (IGP) », précise Olivier Maurin, son président.

Puissante, tout d’abord, par le nombre de ses éleveurs. La filière en compte une centaine. « Nous tenons le coup alors que la production ovine nationale a perdu 40 % de sa production en vingt ans. » Près de 12 500 agneaux IGP sont produits chaque année, en Lozère bien sûr, mais aussi dans certains départements limitrophes (Haute-Loire, Cantal et Ardèche). Côté prix, comptez 8,30 euros du kilo carcasse (départ bergerie, prix moyen pour l’année 2022).

La filière est reconnue, quant à elle, pour sa qualité et son attachement au terroir. Il faut dire que le cahier des charges est assez strict. L’agneau est tout d’abord issu d’une race locale, la Blanche du Massif central. Ce dernier est par ailleurs né, élevé et abattu sur la zone IGP. Notons aussi, entre autres exemples, l’obligation d’élevage extensif ou encore le fait que l’agneau soit non sevré lorsqu’il part à l’abattage.

Un cahier des charges mis à jour

Le cahier des charges, qui date du début des années 2000, devrait néanmoins évoluer dans les prochains mois à la demande de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité). Parmi les changements devraient en outre figurer l’introduction d’aliments non OGM pour les agneaux (une mesure non étendue aux brebis au regard de la difficulté actuelle d’approvisionnement). Les fourrages des brebis devaient jusqu’alors provenir à 100 % de la zone IGP. Une part qui devrait tomber à 80 %. « Avec les sécheresses de 2017 et 2022, nous avons été coincés », précise Olivier Maurin. Les dispositifs agroenvironnementaux vont être intégrés. Le nombre de jours de pâturage des brebis pourrait passer à 180 jours. Enfin, la différence entre paille de paillage et paille d’alimentation devrait quant à elle être précisée.

La prédation, toujours

Une problématique a par ailleurs fait l’objet de nombreuses discussions : la prédation. D’après Olivier Maurin, 20 % des éleveurs Elovel sont aujourd’hui concernés par des attaques de loup. Dans l’assistance, plusieurs éleveurs n’ont d’ailleurs pas manqué de témoigner des mauvaises expériences qu’ils ont pu subir. « On déplore pour l’année 2022 au moins 600 victimes de la prédation dans le département de la Lozère, 300 tuées, 300 blessées. Nos troupeaux sont en permanence, ou du moins le plus possible, à l’extérieur. Ce sont donc les premières victimes, elles sont en contact direct avec les prédateurs. Cette situation est insupportable. Faire cohabiter une victime et sa proie, ça n’a jamais existé. Il faut trouver des moyens pour réguler », conclut le président.

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