À la ferme expérimentale ovine de Paysat-Bas, on cherche des pistes face à un contexte difficile
En Haute-Loire, le site génétique et expérimental de Paysat-Bas a accueilli sa troisième édition de Journée technique ovine. L’occasion de faire un tour sur les actualités et les études menées dans la filière.
Au fil des ans, les Journées techniques ovines de Paysat-Bas, à Mazeyrat-d’Allier en Haute-Loire, deviennent un rendez-vous incontournable. Soixante-dix participants dont quelques éleveurs et bon nombre de techniciens de la filière, venus du Massif central et d’au-delà, s’y sont retrouvés le mercredi 8 novembre.
Après quelques mots d’accueil, Philippe Allaix, conseiller ovin à la chambre d’agriculture de la Loire, a évoqué des pistes d’adaptation face à la flambée des charges. Dans ce contexte, l’optimisation des rations, l’allotement des brebis et la réforme des improductives constituent des solutions au même titre que la valorisation des fumiers pour réduire les achats de fertilisant. Philippe Allaix préconise également de privilégier le pâturage, de rationaliser le foncier et de mutualiser le matériel tout en augmentant la productivité numérique et le poids carcasse, en maintenant les brebis en état, en assurant le renouvellement des reproducteurs et en optimisant le ratio brebis/béliers. Dans la Loire, un éleveur a ainsi travaillé sur la productivité de son troupeau en passant à 1,84 agneau par brebis et par an, avec une conduite accélérée de la reproduction et un bon taux de fertilité. Un Gaec creusois en système ovin-bovin a choisi de supprimer le lot de septembre pour économiser du foin, du concentré et de la paille. Dans l’Allier, un éleveur a choisi d’améliorer son autonomie en concentré en implantant du colza pour assurer le flushing de ses brebis avec, en prime, une économie de céréales distribuées et une augmentation de la prolificité sur les brebis mises en lutte.
Des brebis aux carrières plus courtes
La gestion de la ressource en eau et la sélection génomique dans les races lacaune viande et blanche du Massif central ont également été évoquées durant la matinée. Après le repas, les participants se sont rendus par groupe dans trois ateliers. C’est autour d’un quiz en ligne que s’est organisé celui sur les causes de réformes et leurs impacts sur le résultat d’exploitation (voir pages 26-27). Dans ce cadre, il a été fait état d’une étude démontrant que la marge brute par brebis est supérieure de 8 euros pour les systèmes avec un faible taux de réforme. Toutefois, un projet portant sur 32 267 brebis a révélé qu’en 12 ans la longévité des brebis a été réduite de 6 mois. Si le développement des échographies - permettant de sortir les moins productives - en constitue une raison, les mammites en sont une autre. Un programme de recherche vient d’être engagé pour comprendre les causes de cette pathologie qui induit 30 % des réformes.
Autorenouvellement ou achat d’agnelles ?
En considérant un taux de renouvellement de 20 % pour maintenir une bonne pyramide des âges, Philippe Allaix a comparé l’achat et la production des agnelles. Limitation des risques sanitaires, facilité d’adaptation, maintien du cheptel de souche plaident en faveur de la production en interne qui nécessite cependant de gérer la génétique mâle et de s’impliquer dans un schéma de sélection (gain de 83,50 euros sur la carrière de cinq ans des agnelles). L’achat d’agnelles induit une sortie de trésorerie, mais permet l’arrivée d’un lot homogène à la période optimale avec amélioration des résultats techniques de l’élevage.
L’amélioration des performances environnementales et technico-économiques constituait d’ailleurs le thème du troisième atelier avec le site de Paysat-Bas pour exemple.
La journée s’est achevée par une visite guidée du bâtiment d’agnelage, de la partie engraissement et de la station de béliers.