J’ai pu m’installer en brebis laitières grâce à Eloi
Charlotte Chauvigné, 32 ans, libraire, décide sa reconversion professionnelle. La lecture d’un article dans la presse agricole sur le manque de candidats à la reprise d’exploitation ovine l’incite à s’installer.
Charlotte Chauvigné, 32 ans, libraire, décide sa reconversion professionnelle. La lecture d’un article dans la presse agricole sur le manque de candidats à la reprise d’exploitation ovine l’incite à s’installer.
Après des études littéraires, à 29 ans, je passe un brevet professionnel production animale (BP PA) suivi d’un CS ovin et une formation à Aurillac (Cantal) autour de la transformation fromagère. C’est durant un de mes nombreux stages que je rencontre Yves Mevel, qui deviendra mon conjoint et futur associé.
Une première installation compliquée
En 2021, je m’installe avec 60 agnelles Lacaune sur une exploitation en location. Suite à des conflits, je quitte cette exploitation dans l’urgence. J’ai trois mois pour ne pas perdre mon statut de chef d’exploitation. Grâce à un contact j’arrive à mettre mes agnelles en sécurité et je me tourne vers la société à missions Eloi. Très rapidement je suis mise en relation avec mon actuel cédant. Il souhaite anticiper sa retraite en transmettant à des jeunes. Désormais nous sommes trois exploitants : le cédant et ses vaches allaitantes, un maraîcher et moi avec mes brebis. Chacun sur sa propre structure. La maîtrise d’Eloi a sécurisé mon installation devant notaire avec des baux à long terme.
Monotraite et système herbager extensif
Je suis désormais installée sur la commune de Treize-Vents en Vendée. Je suis propriétaire de mes bâtiments, de mon laboratoire de transformation et locataire de 28 hectares. Après une campagne de traite et de transformation, je m’aperçois que la race Lacaune ne répond pas à mes attentes de mono traite et de système extensif herbagé. Je décide donc cette année d’investir dans des béliers et quelques brebis de race basco-béarnaise par affinité et par intérêt. La rusticité et la composition du lait (TB/TP) sont des avantages qui vont valoriser ma production.
Objectif autonomie alimentaire
Mon conjoint, Yves, s’installera avec moi le 1er juillet. L’objectif est de bénéficier de ses expériences de responsable de troupeau laitier pour augmenter le cheptel à 150 brebis laitières et de tendre vers l’autonomie fourragère et protéique. Nous avons implanté des prairies temporaires multi-espèces composées de RGA, fétuque, trèfle violet, trèfle blanc, plantain. Le but étant de les valoriser en pâturage tournant dynamique et d’être autonome. Toujours dans cet objectif, nous avons implanté 8 hectares de méteil grain (triticale, orge, pois et féverole) qui sera distribué durant les agnelages et en salle de traite.
Lacaunes et basco-béarnaises se complètent
La traite débute en janvier, après le sevrage des agneaux entre 35 et 45 jours, jusqu’en juillet. Cette année, les Lacaune se sont taries plus tôt en raison de la canicule. Quant aux basco-béarnaises, elles ont moins souffert des fortes chaleurs et m’ont permis de traire et transformer un mois supplémentaire. La production moyenne est de 1,5 litre par brebis et par jour. Les agneaux sont vendus à la coopérative locale qui a développé une filière lait.
Bénéficier du tourisme local
L’intégralité du lait est transformée le jour même, en divers fromages (pâte molle et pâte pressée, lactique) et yaourts. Je vends ma production sur deux marchés du Maine-et-Loire (Cholet et Longeron), un magasin de producteurs et en direct à la ferme sur rendez-vous. Nous avons envie de développer la vente de yaourts auprès des collectivités locales. Notre exploitation est proche de lieux touristiques tels que le Puy du Fou et le festival de Poupet sont des opportunités pour valoriser les tommes en période estivale. La mise en place de ces contrats nous permettrait de sécuriser l’installation d’Yves et d’augmenter notre cheptel.
Eloi, qu’est-ce que c’est ?
Eloi est une société à missions qui accompagne la transmission des fermes et l’installation de porteurs de projets agricoles, dans une démarche agroécologique. Les fermes de reprise installent au minimum deux productions, généralement un maraîcher et un éleveur.