Il équipe ses chiens de GPS, puis ses brebis
Guilhem Lamontellerie a d’abord équipé ses chiens de protection de colliers GPS puis ses brebis. Retour d’expérience.
Guilhem Lamontellerie, éleveur de 400 brebis mourerous au cœur du Diois dans la Drôme, a vu avec inquiétude se multiplier les attaques de loups chez ses voisins et sur son propre troupeau. Il se dote de six chiens de protection et le groupement pastoral dont il est membre se dote de deux bergers pour garder les quelque 1 800 brebis. Il s’intéresse aux balises GPS et intègre le programme départemental. Guilhem dispose de huit colliers, qu’il finance à 30 %, le reste étant subventionné par le plan ovin de la Drôme. « J’ai commencé par équiper mes chiens, c’était intéressant de savoir où ils étaient mais ce n’est pas le principal selon moi. Le suivi a permis tout de même de confirmer mon sentiment qu’ils faisaient bien leur travail », explique Guilhem.
Toujours avoir un œil sur les brebis
Il a ensuite décidé d’équiper uniquement ses brebis, en essayant au maximum d’équiper les différents lots qui se forment naturellement au pâturage. « Le troupeau ne reste pas d’un seul tenant toute la journée, il est donc préférable d’avoir un œil sur chaque groupe qui s’écarte », reprend l’éleveur. La géolocalisation est l’intérêt principal pour l’éleveur, qui se dit être rassuré en jetant un coup d’œil à l’application sur son téléphone le matin. Durant l’été 2019, le troupeau a subi trois attaques de loups, entraînant la mort de six brebis. Les données GPS n’ont cependant pas pu être exploitées à ces dates. Pour autant, les données permettent aussi d’identifier les zones de passage intense, qui peuvent être des points stratégiques pour placer l’abreuvoir ou la pierre à sel.
Des piles contre un suivi précis
L’Adem, le service pastoral de la Drôme, fournit à Guilhem 32 piles pour les balises en échange d’un mois de suivi très précis des émissions et des évènements qui pourraient expliquer certains comportements. L’éleveur estime que l’autonomie des piles doit être améliorée car elle dure moins de la moitié de la durée annoncée par le fabricant. Guilhem estime que cet outil est un moyen de surveiller à distance le troupeau même s’il ne remplace jamais le coup d’œil de l’éleveur. Il met également en garde contre l’aspect à double tranchant de l’application : « Cela apporte une vraie sérénité mais il y a aussi un risque d’addiction et donc de stress lié à une consultation excessive. Chaque mouvement peut-être interprété, il faut savoir prendre de la distance. »