En Bretagne, l’élevage ovin intéresse les jeunes
Encore peu développée, la production ovine en Bretagne attire de plus en plus de porteurs de projet. Des jeunes intéressés aussi par des systèmes plus pâturants.

Organisée dans le cadre d’Inn’Ovin à Saint-Servant-sur-Oust, dans le Morbihan, la journée régionale ovine a réuni 60 personnes – dont 45 éleveurs et porteurs de projet. « Avec 50 000 brebis et 230 éleveurs de plus de 50 brebis, la Bretagne est une petite région moutonnière, précise Alain Gouedard, des chambres d’agriculture de Bretagne. Depuis quelques années toutefois, la production ovine retrouve un regain d’intérêt auprès de porteurs de projet ou d’éleveurs de bovins en quête de reconversion. »
Le contexte régional est en effet propice au développement de la production, avec la présence de plusieurs outils d’abattage, dont un acteur important de la filière (SVA Jean Rozé/Agromousquetaires), une demande régulière des grossistes et abatteurs en agneaux identifiés (agneaux de nos régions, Label rouge Brocéliande, agneaux celtes, bretons…), un contexte pédoclimatique favorable à la production de fourrages et une filière structurée et dynamique.
Concurrence foncière entre les productions
La moitié des élevages sont spécialisés et majoritairement orientés vers la production d’agneaux de bergerie. À noter aussi, un développement des ateliers fromagers en brebis laitière.
S’installer en production ovine en Bretagne reste toutefois compliqué. « La pression foncière est importante du fait d’une forte concurrence entre les productions (porcs, méthanisation…), avec une tendance de plus en plus forte à l’agrandissement des exploitations, constate Alain Gouedard. Les jeunes non issus du milieu agricole peinent à accéder au foncier, alors que la demande d’installation en ovin est bien présente. »
Prairies et gestion du pâturage
La journée était cette année axée sur les prairies multi-espèces et la gestion du pâturage. Si la production d’agneaux de bergerie reste majoritaire en Bretagne, avec l’utilisation de la race Romane et l’étalement des agnelages, d’autres systèmes sont possibles et intéressent les nouveaux éleveurs.
Vincent Bienfait, dont l’exploitation était support de la journée, a ainsi mis en place un système très pâturant, basé sur la race Romane, mais avec une gestion en deux lots d’agnelage facilitant la gestion du pâturage. « Cet élevage, très performant techniquement et économiquement, montre que des systèmes plus pâturants sont possibles en Bretagne, souligne Alain Gouedard. D’autres éleveurs de Romane développent des systèmes à deux périodes d’agnelage facilitant le pâturage. Et ces systèmes intéressent les nouveaux éleveurs qui veulent limiter le travail. »