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Production durable
En Auvergne, le pastoralisme préserve l´environnement

Préserver l´harmonie du paysage, la faune et les plantes : le pastoralisme en Auvergne entame un dialogue avec les environnementalistes pour devenir durable.


L´agriculture, au même titre que d´autres secteurs d´activité de production, est souvent la cible de critiques émanant notamment des associations de protection de l´environnement. Accusée justement de malmener cet environnement, l´activité agricole est pourtant celle par qui les espaces vivent et pas d´une manière anarchique. Agriculture et environnement sont-elles deux cultures antinomiques ? Au conflit et à l´opposition, Michèle Delesvaux, présidente de la Fédération régionale ovine Auvergne, préfère le dialogue. C´est justement pour parvenir à cet objectif que la FRO a organisé, dernièrement, une journée de rencontre entre des agriculteurs, des environnementalistes, des chercheurs et des élus. Une journée placée sous le signe du dialogue et de la compréhension réciproque qui s´est déroulée sur le site du Puy d´Ysson entre Vodable et Solignat, dans le Puy-de-Dôme.
Sur le terrain du dialogue et non de l´opposition
Depuis deux ans, les brebis de Jean-François Vedel ont la chance de pouvoir pâturer sur ce lieu aussi vaste que varié, riche d´une faune et d´une flore que beaucoup tiennent à préserver. Et apparemment, le pastoralisme ne constitue en rien un frein à cette préservation, bien au contraire, comme l´a expliqué Michel Meuret, chercheur à l´Inra d´Avignon : « la reconquête des espaces grâce à des pratiques pastorales permet de maintenir des mosaïques de végétation ». Et côté éleveur, Jean-François Vedel, y trouve lui aussi son compte : « je suis mieux ici que sur des prairies artificielles. C´est important de garder la nature telle qu´elle est pour pouvoir continuer à l´utiliser. Car si j´ai conscience d´entretenir le site, je viens là surtout pour produire ». Même si au départ le projet d´installation d´un troupeau d´ovins sur le Puy d´Ysson n´était pas gagné, à force de discussion et de concertation, un compromis a pu être trouvé entre l´éleveur, le CEPA (Conservatoire des espaces et paysages d´Auvergne) et les associations environnementalistes et les élus. Preuve selon Michèle Delesvaux « d´une belle réussite de communication entre divers protagonistes ».
Si l´exemple de Jean-François Vedel a servi de fil conducteur à cette journée, chacun a pu en profiter pour détailler ses domaines d´activité et bousculer les archétypes et les a priori, qui existent à la fois chez les environnementalistes et chez les agriculteurs. « Les contraintes économiques auxquelles sont soumis les agriculteurs sont maintenant beaucoup mieux perçues. Nous avons réellement pris conscience des difficultés qu´ont les agriculteurs à s´intégrer dans le milieu économique », a souligné Marc Saumureau, président de la Frane (Fédération de la région Auvergne pour la nature et l´environnement). Afin de mieux cerner le milieu agricole, cette fédération s´est dotée des services d´une chargée de mission en agriculture. Plusieurs contacts ont déjà été noués par la Frane, avec la Chambre régionale d´agriculture, la DDA ou encore la FRO. Aujourd´hui, Marc Saumureau n´hésite pas à mettre au passé l´incompréhension qui a pu exister entre agriculteurs et environnementalistes : « Nous sommes désormais sur le terrain du dialogue et non plus de l´opposition ».
Comme l´a expliqué la présidente de la FRO dans cette stratégie de rapprochement, la production ovine est en point avancé : « La brebis est souvent considérée comme le dernier rempart avant la friche, avec la nouvelle Pac et les DPU, une problématique foncière importante va se poser accentuant la concurrence avec les autres productions ». D´où l´intérêt selon elle d´encourager les initiatives telles que celle de Jean-François Vedel. Même si le pâturage des sites naturels nécessite un travail accru d´observation pour l´éleveur, il n´en est pas moins dépourvu d´enjeux tels que la conservation des milieux naturels et des espèces remarquables, la lutte contre l´embroussaillement excessif, la diversité de la flore, la possibilité d´offrir à un troupeau une alimentation de qualité et de permettre de tirer un revenu des sites par des produits agricoles.
Une multitude d´atouts, qui selon les professionnels, pourrait non seulement être engendrée par le pâturage des ovins, mais aussi dans certains cas par celui des bovins.

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