Des luzernes à la fois pâturées et fauchées
Les brebis et les agneaux valorisent la luzerne semée en pure sous toutes ses formes : pâturage, foin et enrubannage. Mode d’emploi et ordres de priorité sont ici explicités.
Les foins et enrubannages de luzerne sont à réserver aux animaux à forts besoins azotés : brebis en lactation, en fin de gestation et agneaux sevrés. L’utilisation de l’enrubannage répond aux mêmes exigences que celle de graminées.
De plus, une attention toute particulière doit être portée aux agneaux en cours d’allaitement. Les fermer dans le parc à agneaux au cours de la journée afin qu’ils ne consomment pas l’enrubannage des mères s’avère parfois indispensable.
Enfin, les phyto œstrogènes, susceptibles d’être produits par une luzerne malade, subsistent dans le fourrage conservé. En cas de doute, il est donc préférable de ne pas le distribuer aux brebis en lutte, l’intérêt technique étant par ailleurs minime. En effet, ces dernières ont besoin d’énergie et de peu d’azote dans la ration.Des précautions à prendre au pâturage
Les brebis qui allaitent et les agneaux sevrés sont les catégories d’animaux qui valorisent le mieux la luzerne semée en pure compte tenu de sa valeur alimentaire. Pour les mêmes raisons, cette plante présente peu d’intérêt pour les brebis à faibles besoins, en particulier protéiques, les brebis en lutte et en milieu de gestation par exemple.
L’introduction des animaux sur la parcelle de luzerne pure nécessite les mêmes précautions quel que soit leur stade physiologique afin de limiter les risques de météorisation. La plus importante réside dans le développement de la plante : au moins six semaines de repousse, avec de la luzerne au stade floraison.
Une transition alimentaire de quelques jours en rentrant les animaux sur la parcelle « le ventre plein » et en allongeant progressivement la durée de pâturage est également conseillée. D’autre part, un arrêt du pâturage à l’apparition des gelées est préconisé, toujours pour des risques de météorisation.
Pour en savoir plus
« Le pâturage de la luzerne et du trèfle violet par les brebis » et « le pâturage de la luzerne et du trèfle violet par des agneaux en finition » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.
Éric Joly de l'EARL Du Prieuré à Saint-Caprais (Cher)
La luzerne assouplit le stock fourrager
« En plus d’être primée à la politique agricole commune, la luzerne permet une réelle souplesse d’exploitation. En général, on fait une coupe d’enrubannage et une ou deux coupes de foin avant de la faire pâturer. Si on manque d’herbe l’été, c’est une parcelle qui a toujours de la quantité même pendant la sécheresse. Avec le taux d’azote élevé de fourrage, cela permet de diminuer la part des protéagineux dans la ration qui sont difficiles à cultiver chez nous. »