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Coûts de production en hausse de 196 €/1 000 l en 2022 pour les éleveurs ovins laitiers des Pyrénées-Atlantiques

Les éleveurs ovins lait des Pyrénées-Atlantiques sont particulièrement touchés par la hausse des charges et la sécheresse de 2022.

Spécificité des Pyrénées-Atlantiques, 93% des points de collecte et 94 % du lait sont en zone de montagne.
Spécificité des Pyrénées-Atlantiques, 93% des points de collecte et 94 % du lait sont en zone de montagne.
© V. Hervé-Quartier

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les charges courantes des élevages ovins laitiers du réseau Inosys auraient augmenté de 12 % en moyenne en 2022 par rapport à 2021 selon les résultats présentés par Emmanuel Morin de l’Idele et Odile Sallato de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques lors des rencontres économiques des partenaires des producteurs de lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques mi-janvier. En valeur absolue, le coût de production total serait en hausse de 196 €/1 000 l. Si ces résultats ne sont encore que des estimations, ils ont de quoi inquiéter.

20 à 25 % de foin récoltés en moins

Une évolution des charges en partie compensée par l’augmentation des produits lait et viande et, pour certains éleveurs, par les aides du plan de résilience, de 1 000 à 1 500 euros par élevage. Les moyennes cachent de nombreuses disparités et la sécheresse de l’été 2022 a vu les rendements en foin baisser de 20 à 25 %, et de 25 à 50 % pour le maïs grain. Si des adaptations sont possibles à court et moyen terme sur les achats d’engrais, d’aliments, ou encore les investissements, des solutions à long terme doivent être trouvées. Cette année, l’interprofession lait de brebis 64 a d’ailleurs choisi de consacrer un temps de présentation et d’échanges assez important au changement climatique et ses conséquences sur les systèmes de production. Le département sera impacté par des sécheresses plus fréquentes et plus nombreuses selon les projections. « Atténuation et adaptation doivent être mises en œuvre, a souligné Jean Beudou, conseiller à la chambre d’agriculture du 64. Nous devons collectivement réfléchir en amont pour ne pas être pris au dépourvu. L’adaptation ne se fera pas facilement. »

L’observatoire économique mis en place dans le département a analysé finement les résultats de la campagne 2021 d’un échantillon de 70 livreurs en race locale. Les charges avaient déjà débuté leur augmentation et le prix du lait n’a suivi que progressivement. La rémunération permise par le produit est passée de 0,4 à 0,3 Smic/UMO entre 2020 et 2021. Les résultats varient fortement entre élevages et les écarts sont autant liés à la quantité de lait produite qu’à la stratégie et la cohérence du système.

Baisse de 5 % du revenu disponible

Autres constats, sur 80 élevages en races locales des Pyrénées-Atlantiques suivis sur cinq ans, une augmentation de la SAU (2 %), du nombre de brebis (5 %), du volume livré (7 %) et du lait par brebis (2 %) ainsi que de la main-d’œuvre (4 %) a été observée. Le produit courant est certes en hausse de 12 % sur la même période, mais les charges de 19 % ! Résultat : un revenu disponible en baisse de 5 % entre 2017 et 2021. Un focus sur le quartile supérieur met en évidence une meilleure productivité par brebis et un prix du lait payé légèrement supérieur par rapport à la moyenne ainsi que des charges inférieures. À la clé, une marge brute par brebis qui peut varier du simple au double.

Collecte en recul

Dans les Pyrénées-Atlantiques, 64,7 millions de litres de lait ont été collectés sur la campagne laitière 2021-2022, en recul de 4,6 % par rapport à la campagne précédente. Spécificité du département, 93 % des points de collecte et 94 % du lait sont situés en zone de montagne. Côté producteurs fermiers, 34,3 millions de litres de lait ont été transformés en France en 2021, dont 45 % en Nouvelle-Aquitaine. les producteurs fermiers de cette région sont majoritairement dans les Pyrénées-Atlantiques, avec 95 % des volumes. Le département compte 399 fromagers fermiers et 118 mixtes transformant en moyenne 36 286 litres par an.

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