Auprès de mon arbre…
L’arbre dans la prairie offre de l’ombre mais aussi des feuilles qui peuvent nourrir le troupeau et du bois pour se chauffer ou pour fabriquer des plaquettes qui serviront de litières. L’arbre, un potentiel à redécouvrir.
L’arbre dans la prairie offre de l’ombre mais aussi des feuilles qui peuvent nourrir le troupeau et du bois pour se chauffer ou pour fabriquer des plaquettes qui serviront de litières. L’arbre, un potentiel à redécouvrir.
uprès de mon arbre, je vivais heureux » chantait Georges Brassens de sa voix gouailleuse. Les éleveurs ovins et leurs troupeaux pourraient aussi s’inspirer de cette comptine. Les projets de recherche et développement Arbele et Parasol qui se sont récemment terminés ont rappelé les atouts des arbres en élevage.
Premier bénéfice des prairies arborées, la fraîcheur de l’ombre crée un microclimat favorable en période de haute température ou de sécheresse. Sur les sites de mesure, les thermomètres ont enregistré jusqu’à 6 °C de moins sous les arbres lors d’épisodes caniculaires. « En plus de l’abri et de la fraîcheur, les arbres permettent de répondre à la demande sociétale de veiller au bien-être des animaux et d’entretenir le paysage » appréciait Daniel Roguet, éleveur bovin et président de la chambre d’agriculture de la Somme lors de la journée de restitution du projet Arbele à Rambouillet (78) le 5 juin dernier.
La production d’herbe par les prairies ne semble pas trop souffrir d’une plantation espacée d’arbre. À des densités d’arbres inférieures à 80 arbres/ha, la productivité d’une prairie sous couvert est comparable à celle d’une prairie sans arbre. De toute façon, il est possible de faire revenir la lumière dans les parcelles en les étêtant.
Les feuilles des ligneux peuvent aussi être une source alimentaire qui n’a rien à envier aux fourrages traditionnels. Les feuilles de mûrier blanc et de frêne commun sont même plus nourrissantes et digestibles que l’ensilage de maïs ou le ray-grass anglais. Mais la qualité de cette ressource varie selon la saison ou le mode d’exploitation.
Le bois produit peut être valorisé de différentes manières. L’objectif de produire du bois d’œuvre semble difficile à tenir quand on n’est pas forestier. Ainsi, en étudiant le devenir de 9 100 arbres plantés dans des parcelles expérimentales dans les années 1990, l’Association française d’agroforesterie n’en a retrouvé que la moitié en comptant les arbres remplacés les premières années. Et sur les 1 600 arbres d’origines encore présents, beaucoup présentent des défauts, en partie à cause du manque de suivi. En fait, « à la moitié du cycle de production de 60 ans, seulement 3,8 % de la totalité du réseau initial semble pouvoir donner du bois d’œuvre de qualité », regrette Juliette Colin de l’Association française d’agroforesterie.
D’autres usages du bois sont ainsi possibles, en bois de chauffe ou en plaquettes pour faire de la litière des animaux. Les exemples de la ferme ovine du Ciirpo ou du lycée agricole de Charole le montrent. Les moutons semblent y être tout aussi bien que sur de la paille.