"Au printemps, quatre modes de mises à la reproduction des adultes"

"Du fait de leur caractère saisonné, les taux de fertilité des brebis mises à la reproduction de la fin de l’hiver au début de l’été sont inférieurs à ceux des luttes naturelles en saison sexuelle. De façon très schématique, car les interactions avec le milieu (alimentation, sanitaire…) font que les choses ne sont jamais aussi simples, toutes les races rustiques et prolifiques ainsi que l’Île de France, la Charmoise et le Berrichon du Cher parmi les races bouchères, désaisonnent. En effet, ces races présentent la faculté d’ovuler en dehors de la saison sexuelle en présence d’un mâle.
Parmi les méthodes de mise à la reproduction en contre-saison sexuelle, la plus utilisée est celle de l’effet mâle. Elle est à réserver aux brebis qui désaisonnent. La première ovulation n’étant pas fécondante, il faut attendre le cycle suivant, soit 17 jours, pour que la brebis soit saillie. Par exemple, pour une mise en lutte au 20 juin, seules quelques femelles mettent bas du 10 au 30 novembre. La majeure partie des naissances sont réparties en décembre. Un taux de fertilité supérieur à 80 % est considéré comme très correct.
Comptez cinq euros par brebis pour les éponges ou la mélatonine
La synchronisation des chaleurs est une méthode applicable à toutes les races de brebis. Elle consiste à reconstituer le cycle sexuel de la brebis par l’intermédiaire d’un traitement hormonal en deux étapes : une éponge vaginale suivie d’une injection de PMSG à son retrait. L’éponge libère le progestogène et bloque le cycle de la brebis pendant quatorze jours. La PMSG libère les deux hormones responsables de l’ovulation. La brebis peut alors être soit inséminée 55 heures après l’injection, soit luttée 48 heures après. Les mises bas sont groupées sur dix jours. Un taux de fertilité supérieur à 70 % est considéré comme très correct. Le coût de la synchronisation est d’environ 5 € par brebis (éponge + PMSG).
Celui d’un traitement à la mélatonine est du même ordre. Hormone sécrétée naturellement par tous les mammifères, uniquement en phase nocturne, son niveau dans le sang est donc lié à la durée de la nuit. Le petit cylindre commercialisé libère progressivement la mélatonine pendant au moins 40 jours. Pour des brebis qui ne sont pas encore en saison sexuelle mais qui le seraient dans le mois qui suit, la mélatonine leur fait croire que les nuits sont longues et que l’automne arrive. Une lutte naturelle est alors possible. Un taux de fertilité supérieur à 80 % est considéré comme très correct.
Enfin, le traitement lumineux consiste à faire croire aux brebis que c’est l’automne pour des luttes de mars à juin. Le protocole à respecter fera l’objet de l’article du mois prochain."