Agrimax, un salon qui gagne en mouton
Le salon Agrimax fête sa huitième édition. Son pôle ovin s’étoffe d’année en année et présente ses actions sur la laine, les abattoirs ou l'utilisation de drones.

Avec sa vitrine de la filière ovine du Grand Est, le pôle ovin du salon Agrimax, qui s’est tenu à Metz du 23 au 25 octobre, n’a rien à envier aux autres salons agricoles de France. Selon les organisateurs, 17 000 personnes ont franchi les portes du salon pour venir admirer les 2 270 animaux présents (bovins lait et viande, ovins et basse-cour). Le pôle ovin est historiquement très développé, il compte cette année 200 béliers et quelques brebis suitées. Les béliers, de toutes races, sont vendus le dernier jour du salon lors d’une grande vente aux enchères. La filière ovine de l’Est est dynamique, notamment avec sa participation dans le projet Défi Laine, qui vise à valoriser la laine produite dans la grande région européenne qui regroupe la Lorraine, la Wallonie, la Rhénanie et le Luxembourg. Le parc naturel de Lorraine, partenaire du projet, a lancé la rénovation énergétique de cinq bâtiments publics en utilisant la laine produite localement comme isolant. Le lycée agricole de Pixérécourt, lui, propose des journées de sensibilisation autour de la laine aux futurs éleveurs ovins. Le lycée va également mettre en place un site suivant le principe de leboncoin.fr pour la laine. Il devrait être opérationnel début décembre. Enfin, le programme Défi Laine a permis de faire une étude de marché régionale. Celle-ci a pointé un manque d’outils de transformation sur le secteur. Une étude est donc en cours autour de la création d’un atelier de feutrage, tricotage et tissage.
Un abattoir adapté au circuit court
Les éleveurs prennent également le bélier par les cornes pour créer un outil d’abattage adapté à leurs besoins. L’association des usagers du pôle agroalimentaire transfrontalier Nord-Lorrain, un collectif d’éleveurs d’ovins, de bovins et de porcins, a mis en marche son projet de construction d’un abattoir à Thionville. En effet, une majorité d’éleveurs de Lorraine voient aujourd’hui leurs animaux partir à l’abattage dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans la Creuse ou en Haute-Vienne. Pour les producteurs qui font de la vente directe, cette situation n’est pas tenable. L’abattoir devrait commencer son activité durant l’hiver 2021 et son capital est détenu à moitié par les éleveurs eux-mêmes. La technologie est aussi au rendez-vous avec la démonstration de drones, utilisés par les éleveurs pour le comptage de leurs animaux au pâturage. « J’utilise un drone avec mon troupeau, annonce Stéphane Ermann, le vice-président du salon et éleveur ovin lui-même. C’est pratique mais c’est aussi pour donner une image dépoussiérée de la production ovine. Les drones suscitent la curiosité des jeunes, cela peut être une manière de les inciter à se tourner vers le mouton. Et c’est aussi un bon outil de communication avec le grand public. »